« Nous avons rarement vu nos 220 hectares de SAU tout en herbe aussi secs, s’alarment Jean-Charles, Marie-Paule et Cédric Raboisson, associés en Gaec à Collandres, dans le Cantal. Tout est jaune, y compris les estives ! »
Avec l’aide de deux salariés à temps plein, leur fils Christophe Raboisson et Laurent Boutal, et d’un salarié à tiers-temps, ils élèvent 90 vaches salers et un troupeau laitier de 90 prim’holsteins et montbéliardes. Une partie du lait est transformée en cantal et salers AOP depuis 2017. Ils, et.
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Manque d’eau et rats taupiers
Cette année, seuls les 20 hectares d’ensilage d’herbe récoltés le 20 mai ont été corrects. « Il nous manque plus de la moitié du foin que nous faisons sur 100 ha sous les effets cumulés de la sécheresse et des rats taupiers. Nous avons déjà acheté 77 tonnes de foin à 120 €/t pour pallier ce manque. Nous ne ferons aucun regain, habituellement réalisés sur 50 ha », se désolent les associés.
Les vaches n’ont quasiment plus d’herbe au pré. « Nous les alimentons à l’intérieur. La production laitière a chuté de 2 litres par vache et par jour depuis le 10 juillet. Cela représente une perte de 3 pièces de fromage de 42 kg chacune par semaine. Pour passer l’hiver prochain, nous devrons probablement acheter pour plus de 50 000 € de fourrages. Et davantage encore si nous continuons à distribuer prématurément notre stock. »
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Production de fromage salers à l’arrêt
Pour couronner le tout, en raison des effets de la sécheresse, les producteurs de l’AOP salers n’ont plus le droit de fabriquer depuis le 12 août. Le cahier des charges exige une production à l’herbe du 15 avril au 15 novembre.
Leur lait transformé devient de l’AOP cantal fermier avec un différentiel de prix de vente en blanc aux affineurs de 3 €/kg, soit un manque à gagner de 15 000 € par mois. « Nous avons investi 180 000 € dans la fromagerie en 2017. Les emprunts courent et nous devons payer nos salariés… ».
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