« Jamais je n’avais vu ça comme ça, là, il n’y a rien », raconte Julien Bertrand, éleveur d’environ 75 vaches laitières et d’une vingtaine d’allaitantes, à Aillevillers-et-Lyaumont (Haute-Saône). Comme partout ou presque, ses prairies souffrent cruellement du manque de pluies. Depuis la fin de juillet, ses animaux en pâture sont affouragés et les vaches traites sont passées en ration d’hiver.

 

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Triticale et maïs grain non vendus

Chez l’éleveur, les ensilages n’ont pas encore commencé. Mais l’optimisme est modéré. « Le rendement va baisser. Les épis sont bien fécondés, mais de petites taille. […] Le taux d’amidon sera plus faible », prévoit-il. Pour compenser, « on a stocké un peu plus de triticale que prévu. On s’était douté lors de la moisson, ça paraissait déjà très sec. […] On avait aussi prévu de vendre du maïs grain, mais on va plutôt le garder. »

 

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Il y a quatre ans, Julien Bertrand et ses parents ont racheté vingt hectares. Constatant les sécheresses à répétition, le cheptel n’a été que peu augmenté. « On devrait être excédentaires en fourrages, mais là ce n’est pas le cas. »

 

Cette hausse des surfaces combinée à l’année 2021 à la pluviométrie plus généreuse et mieux répartie, a permis de refaire des stocks. « On a pu stocker une grosse quantité de foin l’an dernier, [...] il nous reste aussi de l’ensilage. Mais on tape assez fort dans les réserves d’enrubannage pour l’hiver. [...] Je ne pense pas qu’il y aura besoin d’acheter ailleurs. Mais on finira sans surplus. »

 

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Perte de production

L’adaptation de la ration a permis d’éviter un repli de la production de lait dû à l’alimentation. Mais la chaleur marque bien les performances des animaux : « La lactation baisse d’au moins 1 à 2 kg jour », estime l’éleveur.