227 dossiers de prédation sur bovins ont été recensés en 2021. Ce chiffre reste toutefois très en dessous des dégâts observés sur les troupes ovines. La prédation sur bovins augmente toutefois régulièrement depuis 10 ans, tant en valeur absolue qu’en proportion des dommages totaux. Ils s’établissent en 2021 à 6,43 % des attaques et 2,69 % des victimes.

« Origine indéterminée » en forte hausse

Dans le cas des constats bovins, l’origine lupine n’est reconnue que sur une faible partie d’entre eux. Sur 227 réalisés en 2021, 104 seulement ont été indemnisés. Pour 119 d’entre eux, l’origine de la mort des animaux est indéterminée et ils n’ont pas fait l’objet d’une indemnisation. La part de ces dossiers à « origine indéterminée » est elle aussi en forte augmentation entre 2020 et 2021 (+75 %).

 

« Certains éleveurs ne signalent même plus les attaques qu’ils constatent sur leurs animaux, indique Sandrine Hauser de la FDSEA des Hautes-Alpes. Les loups s’attaquent en priorité aux troupeaux ovins, mais comme ceux-ci déploient des moyens de protection de plus en plus importants, les bovins deviennent des proies plus faciles. »

 

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Des tests pour déterminer l’origine

« En Espagne, des meutes se spécialisent sur les bovins, observe Alain Pouget, de la Coordination rurale. Il y a un refus de l’administration de procéder à des prélèvements systématiques de la salive laissée sur les animaux prédatés, ajoute-t-il. Si ce prélèvement est réalisé suffisamment tôt après l’attaque, leur analyse pourrait révéler qu’il s’agit bien d’un loup. »

Pas suffisamment d’anticipation

Pour la Confédération paysanne, le fait que les troupeaux de bovins soient reconnus comme une espèce non protégeable est un problème. « Il y a une absence d’anticipation dans les politiques qui se mettent en place, regrette Annabelle Wurbel, référente en prédation pour le syndicat. Ces politiques sont toujours en réaction. Les moyens techniques de la protection ne sont pas assez étudiés. Il faudrait faire appel à des connaissances nouvelles. Le tir est un moyen qu’il faut utiliser, mais il ne règle pas tous les problèmes. »