« Après avoir stagné pendant deux mois, le cours du porc se redresse, en raison d’un rééquilibrage de l’offre et de la demande. Cette meilleure fluidité doit permettre de retrouver un prix de vente en cohérence avec le prix de revient », espère Thierry Meyer, président d’Inaporc, à l’issue de l’assemblée générale de l’interprofession porcine, le 5 juillet 2022.

 

Pour autant, le chemin semble encore long. « Aujourd’hui, il manque 10 à 20 centimes du kilo de porc pour qu’un éleveur parvienne à l’équilibre, estime François Valy, vice-président d’Inaporc. Des prêts de court terme ont été contractés, il y a des dettes auprès de fournisseurs, du financement de trésorie… Il faut boucher les trous », souligne-t-il.

 

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20 à 30 € de pertes par porc

Car la flambée des cours des matières premières pour l’alimentation animale a mis à mal les marges en élevage. « Le prix de l’aliment porcin atteint actuellement 410 €/t, contre 220 € à la même époque l’an passé. Or à chaque fois que le prix de l’aliment progresse de 10 €/t, 3,7 centimes supplémentaires sur le prix du porc sont nécessaires à l’éleveur pour faire face », poursuit François Valy.

 

Face à un marché européen du porc engorgé par le recul des exportations vers la Chine, les 350 millions d’euros de soutien public (1) n’ont « pas permis de compenser les pertes de début d’année ». « Ces aides de trésorerie, les premières de l’histoire de la filière, représentent environ 15 € par porc, précise François Valy. Mais de nombreux éleveurs ont perdu 20 à 30 € par porc. »

 

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(1) Plan d’urgence pour la filière porcine de 270 millions d’euros, additionné des aides du plan de résilience concernant l’alimentation animale.