« À l’heure où les consommateurs français se détournent de plus en plus de la viande de bœuf, la filière de la viande, avec le soutien actif du gouvernement, intensifie les exportations d’animaux vivants hors de l’Union européenne plutôt que de diminuer le nombre d’animaux nés pour être tués. Des dizaines de milliers d’animaux sont transportés sur des milliers de kilomètres dans des conditions souvent terribles vers le Maghreb et le Moyen-Orient. »
Une attaque anti-viande à peine déguisée
Le ton est rapidement donné dans cette vidéo dont les trois associations annoncent la mise en ligne dans un communiqué de presse diffusé le 13 avril 2017. Ce n’est pas le bien-être des animaux qu’ils ont en ligne de mire, mais la consommation de viande. « En cherchant des marchés à l’exportation, ce sont toujours les animaux qui paient le prix fort », lance la voix qui commente la vidéo avant de proposer de signer une pétition en ligne.
La vidéo ne s’arrête pas au transport. Elle montre aussi des abattoirs « en Turquie et au Liban » où ces bovins terminent leurs parcours. Inutile de préciser que ces abattages sont réalisés sans étourdissement préalable… Poussant ce qu’elles présentent comme une enquête encore plus loin, les associations ont utilisé les images pour identifier ces animaux grâce à leur boucle, et remonter leur piste jusqu’à leur élevage de naissance.
Des témoignages d’éleveurs
La vidéo met en avant le témoignage de deux personnes au visage flouté et présentées comme des éleveurs. Savaient-ils comment ces images seraient utilisées lorsqu’ils ont été filmés ? « À partir du moment où j’ai vendu les bêtes et qu’elles sont payées, qu’elles aillent en Turquie, en Espagne, en Italie ou dans le bout du monde, moi si j’ai vendu au prix que je souhaitais, après c’est plus trop mon problème », explique le premier.
Le second éleveur renvoie la balle à celui qui assure la commercialisation de ses bovins. « On en a deux qui partent là demain, explique-t-il. Ils sont là dans un box. Normalement, ils devraient rester en France. Et eux, ils n’en ont rien à foutre. Ils sont dans un business… Les camions, ils sont surchargés. C’est très triste. »
À y regarder de plus près, la vidéo est loin de ne présenter que des images de bovins français. Elle reprend notamment celles d’animaux irlandais déjà utilisées pour inciter à signer une pétition contre le transport d’animaux, bovins et ovins, sur de longues distances. Et à s’engager à consommer moins ou plus du tout de viande, proposant même un kit gratuit pour devenir végétarien.
Un appel aux candidats à la présidentielle
Quant au négociant interviewé, il explique qu’on « a réussi à négocier de leur vendre des animaux vivants un peu plus petits. Un peu moins chers sur lesquels ils ne sont pas taxés, enfin beaucoup moins. Donc c’était très intéressant pour nous économiquement, enfin surtout pour les éleveurs de vendre ces animaux-là, qu’on avait un peu en trop en Europe et en France. »
Dans leur communiqué, les trois associations assurent que 89 % des Français sont favorables à une limitation des transports à 8 heures. « Et qu’en disent les candidats ? » Dans une lettre ouverte, elles demandent aux candidats à l’élection présidentielle de s’engager à limiter la durée des transports d’animaux vivants à 8 heures et de mettre fin aux exportations hors Union européenne.
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