Pour une majorité des intervenants aux rencontres parlementaires organisées le 22 février 2017 à l’Assemblée nationale par Pierre Morel-A-L’Huissier, député de la Lozère, un des problèmes centraux de la prédation est celui du nombre de loups. C’est pourquoi l’élu propose de « revoir le comptage des loups » comme mesure prioritaire. « À partir du moment où on part de chiffres faux, l’État ne fait pas ce qu’il devrait faire », estime-t-il. Le député propose également d’effectuer des comptages par massif pour éviter de prendre de mauvaises orientations. Dans la continuité, il demande aussi « la révision des quotas de prélèvements ».

Des chiffres contestés

Le chiffre de 300 loups recensés en France, fourni au début de la réunion, a été massivement contesté et l’enquête de deux chercheurs de l’Inra et du Cerpam citée en exemple. Ce document explique pourquoi des loups se sont approchés d’un jeune garçon. Il révèle aussi que la présence du prédateur était signalée par de nombreux résidents de Seyne-les-Alpes, le village des Alpes-de-Haute-Provence où habite l’adolescent, bien avant son référencement par les agents de l’État. La lourdeur des analyses des indices par le laboratoire a également été soulignée.

 

Paul Mourier, ancien préfet dans la Région Paca, estime que l’évaluation de la population de loups est fondamentale pour les débats. « Il faut se doter de moyens pour y parvenir, a-t-il déclaré. Il faudrait dresser des chiens pour relever la présence des loups. » Le représentant de la Commission européenne, Marco Cipriani, n’a laissé aucun espoir quant à l’évolution des textes européens et un éventuel reclassement du prédateur. Selon lui, le problème n’est pas dans le texte, mais dans la mise en œuvre de celui-ci.

« Plus de 90 % des attaques ont lieu sur des troupeaux protégés »

Le 16 décembre dernier, la Commission a d’ailleurs rappelé qu’elle jugeait les textes « appropriés » à la préservation de la conservation de l’espèce. Ces déclarations ont scandalisé éleveurs et bergers présents. Ceux-ci n’ont pas manqué d’inviter le responsable à venir se rendre compte de leurs difficultés sur le terrain. « Plus de 90 % des attaques ont lieu sur des troupeaux protégés, ont-ils rappelé, soulignant le coût des mesures mises en œuvre proche de 60 millions d’euros en comptant tout le personnel mobilisé pour la gestion du problème. Les prélèvements de loups augmentent, mais les dégâts sont chaque année plus importants. En 2017, près de 10 000 brebis ont péri sous les crocs du loup.

 

Les autres propositions de Pierre Morel-A-L’Huissier sont en partie d’ordre juridique et concernent entre autres la mise en place d’une responsabilité de l’État au sujet des patous, et le renforcement du pouvoir de police des maires.

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