« Stop à l’abattage massif des canards sains », « depuis leurs bureaux, ils vident nos campagnes », pouvait-on lire sur les banderoles brandies par les manifestants – 250 selon la police, 300 à 400 selon les organisateurs – rassemblés devant la Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDCSPP).

 

« On demande l’arrêt de cette stratégie. Si on tue tous les canards, il n’y aura plus de virus mais on n’aura plus d’agriculteurs non plus ! », a déclaré Christophe Mesplède, président du Modef des Landes, à l’initiative de la manifestation. Des militants du Gers voisin, département le plus touché par l’épizootie, et de la Confédération paysanne du Béarn, y participaient également, aux côtés d’élus locaux socialistes et communistes.

« Un retour à la raison »

Pour le Modef, qui représente surtout les petits exploitants agricoles, l’abattage préventif massif des palmipèdes dans 232 communes constitue « un gâchis économique » qui suscite l’incompréhension des éleveurs gaveurs et d’une grande partie de la population. Le syndicat réclame « un retour à la raison » et « une gestion au cas par cas, avec un abattage dans un périmètre de 3 km » uniquement en cas de foyer avéré de grippe aviaire, explique Christophe Mesplède.

 

Les producteurs de canards et foie gras, déjà fragilisés par la première crise aviaire pour laquelle 30 % des aides promises n’ont toujours pas été versées, ont en outre besoin d’une « indemnisation rapide », insiste-t-il. Au-delà de ces demandes, la manifestation entend aussi interpeller le Cifog accusé par certains producteurs de défendre surtout les intérêts des grands opérateurs agroalimentaires de la filière, sur sa gestion sanitaire et économique de cette crise.

 

À l’inverse, le Modef demande « une réorientation vers le festif, la qualité et le terroir ». « Il y a une stratégie de démocratisation du foie gras, mais ce n’est pas du pâté ! Ça doit rester un produit de luxe […] Il faut arrêter de courir après l’exportation », a affirmé à la presse Serge Mora, responsable de la filière des palmipèdes au Modef des Landes.

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