Si la Fédération nationale porcine (FNP) a le moral, elle appelle néanmoins les éleveurs à ne pas baisser la garde. Dans une lettre ouverte datée du 9 septembre 2016, Paul Auffray, son président, rappelle que les difficultés qui ont secoué la filière l’an dernier pèsent encore sur nombre d’éleveurs.

 

L’embellie estivale ne suffit pas à résorber « les années d’arriérés déficitaires ». Ce déficit, les centres comptables l’estimaient, à la fin de 2015, à 15 centimes par kilo entre 2002 et 2014, et 7 centimes de plus en 2015. « Sur les six premiers mois de 2016, le prix moyen perçu par les éleveurs est de 1,38 €/kg en moyenne pour un coût de production de 1,41 €/kg », calcule la FNP.

Axes de travail

Face à une consommation qui décroît, la FNP juge indispensable de trouver les moyens d’enrayer cette situation. « Des discussions interprofessionnelles seront nécessaires pour déterminer les mentions valorisantes qui parlent au consommateur, et cesser de réduire l’intérêt du porc au seul prix bas, propose Paul Auffray. En outre, nous poursuivrons le travail engagé depuis deux ans pour investir les relations commerciales. Il est temps d’arriver à des relations tripartites entre producteurs, industriels et distributeurs, car nous ne pouvons plus être exclus de la chaîne de valeurs. »

 

L’autre sujet d’inquiétude porte sur les exportations. Selon la FNP, la France est très dépendante de la Chine, et la filière doit trouver les leviers pour sécuriser les exportations et diversifier les débouchés.

 

Enfin, le syndicat rappelle qu’un important travail pour un fonds d’urgence au bénéfice des éleveurs de porcs a été mené cet hiver. « Si nous regrettons le manque de solidarité dont a fait preuve notre filière à cet égard, nous n’abandonnons pas et gardons la certitude qu’il faut remettre tous les opérateurs autour de la table », lance-t-il. L’objectif : « se munir d’un outil de type fonds qui pourrait être utilisable très vite en cas de nouvelle crise ».

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