Que du bonus. « Valoriser le surplus de colostrum plutôt que de le jeter est une source de revenu supplémentaire… Sans contrepartie ou presque ! » Les époux Dontgez, basés à Vacqueriette-Erquières, dans le nord de la France, ont adhéré à la collecte de colostrum de la coopérative Prospérité fermière il y a huit ans. « Lorsqu’il est de qualité suffisante, le premier lait de la mère est donné à son veau à raison de 4 litres après vêlage, indique Karine. Avec 75 naissances par an, nous avons mis de côté et livré 300 litres de colostrum en 2019. » Les éleveurs gardent toutefois un stock congelé sur l’exploitation en cas d’imprévus.

Les volumes ne sont pas contractualisés mais les éleveurs impliqués dans la démarche s’engagent à en contrôler la qualité. « Nous avons commencé avec un pèse-colostrum, explique François. Cet outil en évalue la qualité à partir de la densité à 20 °C. » Afin de gagner en précision, la Prospérité fermière a distribué des réfractomètres aux adhérents en 2018. « Un résultat de 22 brix traduit une concentration en immunoglobuline (IgG) de 50 g/l », illustre Emmanuel Gauchet, chargé de développement partenariat amont au sein de la coopérative. Afin de garantir la traçabilité du produit et de trier les envois, les éleveurs notent le numéro d’identification de la vache et la qualité du colostrum (qualité 1 entre 22 et 26 brix et 2 au-delà de 27 brix) sur chaque seau stockés au congélateur.

« Nous livrons les seaux, sans contrainte de remplissage et de périodicité, dans le site de collecte qui nous est affilié à 5 km de la ferme », précise François Dontgez. « La distance maximale à parcourir est de 20 km, ajoute Emmanuel Gauchet. Une prime de compensation existe. » Une fois par an, les producteurs reçoivent un bilan en volume et en qualité, assorti d’un paiement. « En 2019, nous avons touché 750 € », sourit François.

Intérêt zootechnique

Le suivi de la qualité du colostrum est également un indicateur zootechnique de choix pour l’atelier des taries. « Sa qualité dépend du potentiel laitier, du confort et de l’alimentation des vaches taries, affirme Emmanuel Gauchet. Nous réfléchissons à apporter davantage de fibres longues aux taries en bâtiment et à limiter leur état d’engraissement sur les dernières semaines à 3,5 afin d’améliorer nos résultats. »

Car faire grimper la qualité du colostrum, c’est potentiellement plus de traites éligibles à la collecte, assurer l’apport en IgG des veaux avec moins de volume (viser 200 g d’IgG sur les six premières heures) et une croissance des génisses optimisée. A. Courty

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