La moindre erreur pendant la période de mise bas des brebis affecte directement le revenu. « Mieux vaut donc bien l’anticiper en aménageant confortablement sa bergerie, a déclaré Laurent Solas, technicien ovins à la chambre d’agriculture de Saône-et-Loire (1), lors de la journée technique organisée par les chambres d’agriculture de Normandie, les coopératives Natup et Terr’Elevage, le 24 novembre 2021 à Montreuil-l’Argillé, dans l’Eure. Lorsque les brebis sont bien préparées (2), il est dommage de perdre tous les bénéfices de son travail à cause d’un équipement défaillant. »

Faciliter l’abreuvement

Première règle : les animaux doivent se sentir à l’aise dans la bergerie. « La surface doit être en adéquation avec leur gabarit, qui a beaucoup augmenté au cours des dernières années en raison du progrès génétique, explique Laurent Solas. 2 m2 par brebis sont un minimum. À l’auge aussi, elles ne doivent pas être trop serrées. En fin de gestation, elles sont beaucoup plus volumineuses. Neuf brebis sur 3 mètres d’auge ne rentrent plus. Il est important de n’en prévoir que huit sur 3 mètres, pour que chacune puisse avoir accès facilement à sa ration. »

Autre disposition importante du bâtiment : le cloisonnement de l’aire paillée doit être facile pour travailler plus efficacement. « Au moment de l’agnelage, surveiller plusieurs lots de 15 à 20 brebis est moins compliqué que la surveillance d’un lot de 60 à 80 animaux », insiste l’expert. Les petits lots apportent aussi du confort aux brebis, dans la mesure où elles peuvent s’isoler plus facilement.

Monter les cases d’agnelage avant le début des mises bas permet de réserver un maximum de son temps pour l’assistance des animaux. Le nombre de cases doit être adapté au troupeau (voire le tableau ci-dessous).

« La présence d’un abreuvoir dans chaque case n’est pas un luxe et ne coûte pas une fortune », assure Laurent Solas. Cela évite à l’éleveur de transporter des seaux à travers le bâtiment, et c’est un confort pour la brebis, qui a la garantie de boire suffisamment après l’agnelage. Celle-ci peut absorber jusqu’à 10 litres d’eau après la mise bas. C’est une ressource essentielle aussi pour la production de lait en quantité suffisante.

À la sortie des cases d’agnelage, pour ne pas casser le bénéfice du lien entre la mère et ses agneaux, les petits lots sont également conseillés. Cinq à six brebis ensemble est un maximum. « Si vous en sortez quinze en même temps, c’est la foire d’empoigne, observe Laurent Solas. Les petits cherchent leur mère. C’est pourquoi, il est préférable de recloisonner. D’où l’intérêt de choisir des barrières légères. » Au bout de trois à quatre jours, le parc peut être agrandi.

Marie-France Malterre

(1) Membre des conseillers spécialisés d’Innovin.

(2) Lire aussiLa France agricole du 19 novembre 2021, page 33.

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