«L’omphalite est la troisième cause de mortalité chez le veau, après les gastro-entérites et les maladies respiratoires », rappelle Arnaud Sartelet, docteur en médecine vétérinaire à l’université de Liège. Les répercussions sur l’animal sont graves : retard de croissance, infection généralisée, ou encore pathologies post-septicémiques comme l’arthrite ou la méningite.

Le nombril est composé de quatre éléments : deux artères ombilicales, une veine et le canal de l’ouraque, servant à évacuer l’urine lorsque le veau est dans le ventre de sa mère. Sa paroi doit être sèche quatre jours après le vêlage, et tomber à deux semaines.

« Vers trois à quatre semaines, tous les vestiges ombilicaux – veine, artères et canal de l’ouraque – sont normalement confondus avec les tissus conjonctifs qui les contiennent, explique le spécialiste. Les artères deviennent les ligaments latéraux de la vessie, le canal de l’ouraque contribue à la formation du ligament ventral de la vessie, et la veine ombilicale devient le ligament rond du foie. » Des infections peuvent donc toucher toutes ces structures présentes à la naissance.

De multiples germes

« On rencontre des omphalo-phlébites, touchant la veine ombilicale, des omphalo-artérites, concernant une ou les deux artères, et des omphalo-ourachites, affectant le canal de l’ouraque », poursuit Arnaud Sartelet. Sont qualifiées d’infections « simples » celles qui concernent les parties externes du nombril, dont la classique omphalite phlegmonieuse ou « gros nombril », et d’infections « compliquées » celles qui atteignent les vestiges ombilicaux.

Les germes retrouvés dans les infections dites compliquées sont « nombreux et non spécifiques. On y retrouve fréquemment Eschrichia coli, Streptococcus spp., Clostridium spp., Trueperella pyogenes, Proteus spp., et Pasteurella spp. Ce sont principalement des germes présents dans les box de vêlage et les maternités. »

Par conséquent, l’hygiène de l’environnement de la mise bas est primordiale, tout comme celle de l’éleveur et de l’éventuel vétérinaire. La désinfection du cordon ombilical est également une étape clé (lire l’encadré ci-contre), ainsi que la bonne distribution du colostrum. « Il convient d’apporter 10 à 15 % du poids vif dans les vingt-quatre premières heures, dont la moitié dans les quatre premières heures, souligne le spécialiste. Le colostrum doit, idéalement, contenir plus de 70 g/l de protéines totales, ou plus de 50 g/l d’immunoglobulines de type G. »

Vincent Guyot

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