«Nos jeunes génisses sont passées d’une ration composée de foin et de concentrés à un mash que nous préparons nous-mêmes », décrivent Antoine et Julien Broussal, éleveurs à Parlan (Cantal).
Le déclic est venu de leur nutritionniste. « Nos génisses avaient une grosse panse, et une croissance parfois hétérogène selon les lots, expose Julien. D’après notre nutritionniste, des tannins présents dans le foin et mal digérés par les jeunes veaux en étaient la cause. Nous avons donc conçu un mash fermier il y a deux ans, et la recette n’a pas changé depuis. »
L’aliment est composé à 34 % de bouchons de drêche de blé, pulpe de betterave et luzerne, 20 % de blé aplati, 15 % de paille, 13 % de tourteau de soja (aussi utilisé pour les vaches laitières, 41 % de MAT), 11 % de farine de maïs, 5 % de mélasse et 2 % de minéraux. Seuls le blé aplati et la paille sont produits sur l’exploitation, le reste des ingrédients est acheté à la coopérative et à des fabricants d’aliments. « Ce mélange nous coûte 240 €/t, contre 300 €/t environ pour un aliment du marché équivalent, estime Antoine. Notre lait étant sous AOP Cantal, le tourteau de soja est certifié non-OGM et la quantité de mélasse ne dépasse pas 5 %. Cette dernière tient simplement le rôle de liant. »
Le mash est distribué aux génisses dès l’âge de huit jours et jusqu’à six mois. « À l’âge d’un mois, elles reçoivent 2 kg par jour distribués en deux fois, matin et soir, précise Julien. La quantité distribuée augmente progressivement pour atteindre 4 kg par jour à six mois. » Les génisses disposent aussi de paille à volonté jusqu’à l’âge de cinq mois, remplacée par du foin jusqu’à six mois. Elles passent ensuite à une ration composée de foin, d’enrubannage et de concentré jusqu’au vêlage.
Lots homogènes
« En comparaison avec la ration à base de foin et de concentrés distribuée auparavant, les lots de jeunes génisses sont plus homogènes, constatent les éleveurs. Elles développent mieux leur profondeur de poitrine, donc leur capacité d’ingestion, au lieu d’avoir un ventre large. Elles n’ont plus la même morphologie. » Les résultats techniques semblent au rendez-vous. À six mois, elles atteignent en moyenne 135 cm de tour de poitrine au ruban, et l’âge moyen au premier vêlage est maintenu à 26 mois.
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