«Le gène sans cornes, quand on y a goûté, on ne revient pas en arrière », affirme Adrien Roulleaux, du Gaec du Trimaran, à Bain-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine). En plus du troupeau de 130 laitières, l’exploitation de 172 hectares comporte une production de vaches allaitantes et des cultures. Adrien s’occupe en premier lieu de la traite. Il se charge également de la génétique des vaches laitières. Sa stratégie est de privilégier la morphologie des membres, ainsi que la santé des mamelles. Depuis plusieurs années, il souhaite coupler ces objectifs avec l’ajout du caractère « sans cornes ».

Un stress en moins

En 2011, le Gaec a fait partie des premiers utilisateurs des semences prim’holstein acères (synonyme de « sans cornes »). « Au début, c’était par curiosité, car nous avons appris la naissance d’un taureau sans cornes près de chez nous ». L’idée a tout de suite plu à Adrien. « Nous évitons l’écornage : c’est un stress en moins, à la fois pour la bête et pour l’éleveur ». Il évoque également « l’effet croissance ». L’écornage est, selon lui, une « intervention brutale », qui a un impact sur le développement du veau.

Bien qu’il y ait une chance sur deux pour que les veaux issus de ces inséminations artificielles (IA) héritent du caractère, Adrien a été très chanceux. En 2012, il a obtenu trois vaches sur quatre sans cornes, puis quatre sur quatre l’année suivante. « L’effet est visible rapidement, cela m’a motivé pour continuer », commente-il. Pour 2016, l’éleveur vise 20 à 25 gestations. À terme, il imagine même un troupeau 100 % sans cornes. Adrien concède que ces premières filles ne sortaient pas du lot, mais elles ont été toutes gardées. « Les taureaux étaient complets dès leur commercialisation, même s’il y a eu un net progrès depuis leurs débuts », ajoute l’éleveur. Il se félicite d’ailleurs de l’arrivée de nouveaux reproducteurs en 2016, en particulier Jeez PP, homozygote pour le gène sans cornes. En probabilité, 100 % de ses enfants et au moins 50 % de ses petits-enfants naîtront acères. Jeez est un fils de Houdain, peu présent dans la population. C’est un atout car jusqu’ici « la diversité restait un problème pour les sans cornes, mais maintenant, c’est réglé », conclut Adrien.

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