« Dans le cadre de sa nouvelle stratégie “De la ferme à la table”, la Commission européenne procède au réexamen des dispositions actuelles relatives au bien-être des animaux, dans le but de mettre en place un système alimentaire plus durable dans l’Union européenne (UE) », rappelle Marta Hugas, scientifique en chef à l’Efsa, dans une note publiée le 17 juin 2020.
L’agence européenne s’est ainsi penchée sur l’abattage des porcs, « depuis l’arrivée et le déchargement des animaux, jusqu’à l’étourdissement, la mise à mort et la saignée », en basant son avis sur « les connaissances scientifiques les plus récentes » et la consultation d’« experts en bien-être animal dans les États membres de l’UE ».
« Manque d’accès à l’eau et d’abris »
À l’arrivée à l’abattoir, l’agence identifie les risques de stress dû à la chaleur, de soif, de faim prolongée ou encore de détresse respiratoire. La douleur et la peur en sont les principales conséquences. Pour l’Efsa, « le manque d’accès à l’eau potable, d’abris de protection contre les intempéries et d’espace pour se reposer est préoccupant, et empêche les animaux de se remettre du transport ».
À l’abattage, « le déplacement des porcs sur une seule ligne à des fins d’étourdissement électrique provoque une peur et une douleur aggravées par l’utilisation de la force (par exemple, des aiguillons électriques) », estime l’agence européenne. L’augmentation des débits d’abattage « exacerberait » les conséquences néfastes pour le bien-être animal. Quant à l’étourdissement électrique des porcs en petits groupes sans contrainte, il peut « être sujet à des erreurs de l’opérateur, car des chocs électriques accidentels avant étourdissement peuvent être délivrés en raison du glissement des électrodes. »
« Manque de formation et fatigue »
Selon l’Efsa, la plupart des dangers identifiés sont « la conséquence de défaillances du personnel, elles-mêmes dues à des facteurs tels que le manque de formation ou la fatigue ». L’agence considère que « le personnel doit être formé à considérer les porcs comme des êtres sensibles, à bien comprendre le comportement spécifique à l’espèce et à agir en conséquence pendant tous les processus. »
S’agissant des infrastructures, « la conception, la construction et l’entretien des locaux et des installations de manutention devraient être basés sur la compréhension de la façon dont les porcs perçoivent leur environnement et répondent à leurs exigences de bien-être comme le confort thermique, confort de repos », poursuit l’Efsa. L’agence recommande également d’évaluer le statut de bien-être des porcs « à chaque phase d’abattage ».