La Dreal Bretagne a publié au début d’avril 2020 la synthèse des bilans de fonctionnement des unités de méthanisation sur l’année 2018 dans la région. Celle-ci a été réalisée avec le soutien technique de l’Association d’initiatives locales pour l’énergie et l’environnement (Aile), de l’Observatoire de l’environnement en Bretagne et de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Le document a été réalisé à partir des déclarations réglementaires pour les installations bénéficiant de contrat d’achat de l’énergie. Le tonnage annuel de différents intrants pour 52 unités y est détaillé.

Plus de 55 % d’effluents d’élevage

La ration prévisionnelle totale de ces 52 unités était de 678 000 tonnes. La valeur réelle constatée est de 668 000 tonnes. La quantité d’effluents d’élevage mobilisée est légèrement inférieure aux prévisions. Elle atteint 372 508 tonnes (soit 1,4 % des effluents disponibles en Bretagne) et représente 55,8 % des intrants constatés.

 

Cette proportion dépasse les prévisions pour les installations de méthanisation à la ferme, mais est inférieure dans les unités centralisées et les collectifs agricoles. En plus des intrants d’origine animale, les installations sont alimentées par des végétaux (19,43 %) et les déchets de la catégorie « autres » (24,77 %). Cette dernière correspond, par exemple, à des boues de stations d’épuration (Step) ou des déchets d’industries agroalimentaires.

Plus de Maïs, moins de Cive

Les végétaux introduits dans les méthaniseurs sont issus de deux catégories distinctes : les végétaux agricoles (10,78 % des intrants totaux) et non agricoles (8,65 %). Dans la première de ces catégories, les Cive et les ensilages d’herbe sont moins utilisés que prévu dans les installations de la région, avec respectivement 38 % et 61 % d’intrants en moins.

 

Le chiffre qui risque de faire parler est celui de l’utilisation du maïs. Alors que l’année 2018 a été marquée par une production fourragère inférieure de 12 % par rapport à la moyenne quinquennale, la quantité de maïs méthanisée a dépassé les prévisions de 49 %. En moyenne, chaque unité de méthanisation a ainsi introduit 15,7 ha de maïs par projet agricole (sur la base d’un rendement de 44 tMB/ha).

 

Le document précise qu’en extrapolant ces valeurs au nombre d’unités en fonctionnement en Bretagne en janvier 2020 (115 unités agricoles), la surface utilisée serait d’environ 2 000 ha, soit un peu plus de 0,1 % de la SAU régionale. La réglementation a néanmoins été respectée puisqu’il est autorisé d’intégrer jusqu’à 15 % du poids de la ration globale en culture énergétique.

(1) Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement.(2) Cultures intermédiaires à vocation énergétique.