« Le marché du porc dans les mois à venir sera influencé, d’une part, par des fondamentaux d’offre et demande globales favorables à des prix élevés et, d’autre part, par les perturbations encore largement imprévisibles du Covid-19 », prévient l’Ifip, Institut du porc, dans une note publiée 31 mars 2020. Ces dernières pourraient jouer sur « les comportements des consommateurs français, l’accès aux marchés extérieurs et la concurrence internationale. »
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« L’incertitude est toujours de mise »
Car selon l’Ifip, les difficultés logistiques pour l’exportation, ainsi que le manque de main-d’œuvre dans les abattoirs freinent actuellement la demande. « Après d’importantes hausses en janvier et février, les cours européens sont fortement retombés en mars, en particulier en Allemagne et aux Pays-Bas », ces deux pays étant « particulièrement touchés par ce problème de main-d’œuvre ».
La cotation française a, de son côté, « été entraînée par la vague baissière européenne », analyse le Marché du porc Breton (MPB). À la fin du mois de mars, le prix de base s’est stabilisé à 1,552 €/kg. Depuis le début de l’année 2020, le cours moyen s’établit à 1,521 €/kg de janvier à mars, soit une hausse de 26,8 % sur un an. « L’incertitude est toujours de mise et pousse les abattoirs à jouer de prudence en réduisant leur activité », indique le MPB
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Les États-Unis intensifient leurs envois vers la Chine
Outre Atlantique, les abatteurs « commencent à faire face aux mêmes problèmes de personnel qu’en Europe », rapporte l’Ifip. Pour autant, le commerce avec la Chine s’est accéléré. « Depuis deux mois, les volumes américains vendus en Chine ont dépassé ceux de l’Allemagne et de l’Espagne. La phase 1 de l’accord USA-Chine, récemment négocié, autorise de nouveaux abattoirs américains à exporter vers la Chine. » En anticipation d’un possible arrêt de leur activité, les opérateurs d’outre-Atlantique « accélèrent le rythme des exportations », et disposent « d’importants volumes stockés ».
De quoi sérieusement concurrencer les exportateurs européens. Si le commerce reprend progressivement avec l’Asie, « le manque de disponibilité des conteneurs reste un problème majeur, et les coûts du fret se sont considérablement accrus », observe l’Ifip. Les besoins de la Chine en viande porcine resteront colossaux dans les semaines et les mois à venir. Dans ce contexte, le pays fera « jouer la concurrence entre l’Union européenne, les États-Unis et le Brésil, afin de contenir les prix ».
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