« Les fournisseurs de viande des grandes et moyennes surfaces (GMS) connaissent une demande importante », observe Hervé des Déserts, directeur de la Fédération nationale de l’industrie et du commerce en gros des viandes (Fedev).

 

Et pour cause : avec le confinement de la population, les achats destinés à la consommation alimentaire à domicile devraient croître. « Au-delà des GMS, les boucheries de détail sont également autorisées à ouvrir leurs portes au public », précise-t-il.

 

Pour Stéphane Jamin, président de la Fédération française des commerçants en bestiaux (FFCB) des Pays de la Loire, « l’augmentation des achats en GMS pourrait redynamiser la consommation de viande française. Le secteur de la restauration hors domicile (RHD) est celui qui absorbe le plus de viande importée. La tendance du moment est donc plutôt positive ».

« Les abattoirs vont continuer à tourner »

Il reste néanmoins nécessaire d’assurer la continuité des activités d’abattage et de transformation. « Les abattoirs vont continuer à tourner, dans la mesure où ils ont des commandes, estime Stéphane Jamin. Pour le moment, nous sommes dans une phase de réapprovisionnement des GMS qui ont été dévalisées ».

 

De son côté, Hervé des Déserts se montre prudent. « Comme partout, de nombreux salariés doivent assurer la garde de leurs enfants ou prendre les précautions nécessaires pour leur santé et celle de leur entourage. »

 

Dans ce contexte, les entreprises de la viande qui fournissent la restauration hors domicile, incluant notamment les cantines scolaires, sont pénalisées. « Certaines d’entre elles livrent aussi les GMS, et pourront reporter une partie de leur production vers ce débouché, poursuit Hervé des Déserts. Mais pour les opérateurs travaillant exclusivement avec la RHD, cette stratégie ne sera pas possible ».