Normalement, agriculteurs et chasseurs devraient pouvoir se parler et se comprendre sans trop de difficultés, compte tenu de leurs expériences respectives, qui sont proches du terrain. D’autant que de nombreux paysans sont eux-mêmes chasseurs. Mais ce qui peut être vrai à la base, est devenu très difficile au niveau national avec l’actuel président de la Fédération nationale des chasseurs(FNC), Willy Schraen. Car si l’on écoute les propos tenus par ce dernier, et par son conseiller politique, la semaine dernière, au lendemain de leur rencontre avec le président de la République, le véritable conflit de la FNC est celui avec les agriculteurs et non avec les écologistes. D’autant que ce n’est pas la première fois que cette organisation s’en prend aux paysans. Mais s’il est un dossier brûlant sur lequel il est urgent de trouver des solutions, ce sont bien les dégâts de sangliers, vu l’explosion du nombre d’animaux et les pertes qui en découlent (voir page 20). L’État doit écouter toutes les parties prenantes et pas uniquement les chasseurs. Et ceux-ci ne peuvent se voir confier seuls la régulation, car les résultats ne sont pas au rendez-vous. D’ailleurs, les critiques fusent : prélèvements insuffisants, préservation des reproducteurs, agrainage, introduction de sangliers d’élevage à certains endroits… Et ce n’est pas la réduction de moitié du prix du permis de chasse national qui va résoudre tous les problèmes. L’État doit donc prendre ses responsabilités et contraindre les chasseurs à obtenir des résultats, sous le contrôle des préfets. Les moyens existent : tirs de destruction, battues administratives… En outre, les sangliers ne doivent pas être sortis de la liste des espèces nuisibles.
De plus, le système d’indemnisation actuel n’est pas à la hauteur des pertes, avec des seuils qui amènent les petits dossiers à ne pas être indemnisés. Tout cela représente au final beaucoup d’argent, puisque les indemnisations s’élèvent à quelque 30 millions d’euros par an. Raison de plus pour réguler efficacement !