Avec 1,221 million d'hectares, la sole a augmenté de 8 % en 2005-2006 par rapport à l'an passé. Quant aux semis de 2006, ils devraient à nouveau croître de 100 000 hectares. Toutefois, les premières estimations du ministère de l'Agriculture évoquent aussi un rendement moyen en baisse de 2,5 q/ha comparé à 2005. Avec 4,5 millions de tonnes, la production devrait donc rester stable.

Le marché de la semence de colza est de plus en plus concurrentiel et la durée de commercialisation des variétés en diminution. Ainsi, l'enquête BVA réalisée pour la revue Agrodistribution de juillet-août 2006 démontre que les variétés plébiscitées par les agriculteurs ont tendance à se modifier. Dans le trio de tête se trouvent toujours Aviso (Advanta) et Pollen (Momont), toutefois en net recul. Grizzly (RAGT) arrive directement en deuxième position avec 14 % d'intention de semis, soit 10 % de plus que l'an dernier. L'offre variétale se diversifie (voir les tableaux en pages 32 et 33), mais à la mi-juin 36 % des colzaïculteurs ne connaissaient toujours pas la variété qu'ils allaient implanter pour la future campagne.

Les lignées toujours en tête

Bien qu'en légère baisse, les lignées ont à nouveau dominé le marché avec 70 % de parts de marché des semences certifiées contre 72 % en 2005. C'est Aviso (Advanta) qui arrive à nouveau en tête des ventes, mais elles ont tendance à s'éroder. La société espère néanmoins garder sa part de marché (soit 16 %) avec Savannah, Cooper et Karun. Pour Dekalb, " la force de notre gamme, c'est la complémentarité de nos variétés ", annonce-t-on dans cette société, qui commercialise les lignées Campala, Catalina et Caraco, complétées par l'arrivée de deux inscriptions cet été. De son côté, Momont possède une gamme composée essentiellement de lignées (Expert, Kadore et Forza). Les espoirs se tournent vers les nouvelles lignées Satori et Kalif, inscrites toutes deux en 2005 avec un bon niveau en rendement huile. Serasem, pour sa part, espère redresser sa présence sur le créneau des lignées avec Sun, une nouveauté inscrite en 2005 mais aussi avec deux variétés " assez prometteuses " en cours d'inscription. Euralis Semences souhaite poursuivre le développement de ES Astrid mais aussi lancer ES Nectar, un colza au cycle végétatif tardif à la reprise et à la floraison avec une finition plutôt rapide.

CHL et hybrides progressent peu

De leur côté, les hybrides restaurés représentent 20 % des semences vendues en 2005, soit une progression d'un point par rapport à la campagne précédente. Pour la future campagne, Dekalb compte doubler ses ventes d'hybrides, grâce notamment à la variété Exocet inscrite à 107,97 % des témoins CTPS, bonification phoma comprise. Cet hybride restauré tout terrain est adapté aux zones continentales de l'Est. Une troisième variété devrait être inscrite cette année et viendra compléter l'offre. Dekalb rappelle que pour exprimer tout son potentiel, ce type de matériel doit être semé à basse densité : l'objectif étant d'obtenir à la sortie de l'hiver de 25 à 30 plantes/m².

Euralis, pour sa part, propose des hybrides précoces à maturité tels que Banjo et ES Hydromel. Les espoirs se tournent également vers un hybride de nouvelle génération (teneur en glucosinolates autour de 14 micromoles) inscriptible en France pour 2006. C'est avec Hybristar, un produit précoce à maturité, que le semencier Momont espère développer sa part de marché hybride. Chez Serasem, après SW Calypso et Mendel, Mention fait son entrée sur le marché. " C'est un hybride issu du système d'hybridation allemand (NPZ) avec une faible teneur en glucosinolates mais aussi moins de problèmes d'élongation que le système Ogu-Inra ", explique Pascal Cambournac. Cependant, c'est notamment sur le créneau des hybrides demi-nains que le semencier se positionne : Bambin, inscrit en 2005, peut être semé dans toutes les régions et son rendement équivaut à celui des lignées. Serasem est également présent sur le marché des colzas éruciques par le biais de Zeruca, la variété numéro un, mais aussi le nouvel hybride Marquant aux résultats encourageants.

Quant aux CHL (composites hybrides-lignée), avec 10 % de parts de marché, ils se positionnent essentiellement dans le Sud et sur la façade atlantique pour limiter le risque de mauvaise fécondation. La société Serasem est présente sur ce créneau avec Standy et ses multiples déclinaisons (Standing, Standard, Standup...), des variétés très peu sensibles au phoma, à la verse et à la cylindrosporiose qui présentent un bon niveau de productivité. Quant à la gamme proposée par Dekalb, son ancienne variété leader, Constant, est en passe d'être remplacée par Corail, un produit plus productif. Euralis Semences arrive sur ce marché avec le lancement de deux nouveautés, ES Akaba et ES Anibal, qui apportent un progrès significatif en termes de rendement.

Partout la recherche suit un axe commun : toujours plus de productivité ainsi qu'une meilleure résistance aux maladies et aux accidents en végétation. Avec la hausse des surfaces, l'augmentation de la teneur en huile des variétés sera un autre moyen d'alimenter les usines pour le biodiesel. La teneur en protéines est également un critère de recherche essentiel afin de garantir la qualité des tourteaux.

Tableaux à télécharger

 

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Multiplication : de nouvelles contraintes en vue

Compte tenu de l'augmentation de la sole de colza, il pourrait à l'avenir être plus difficile de mettre en place les parcelles de multiplication de colza. En effet, cette culture nécessite, pour être produite correctement, une distance d'isolement importante et surtout des rotations tous les sept ans. Une réflexion concernant la production de semences de colza vient donc d'être lancée à l'initiative de l'Anamso (Association nationale des agriculteurs multiplicateurs de semences d'oléagineux) avec les autres partenaires de la filière.

 

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