Apporter du lisier ou du digestat en passant entre les rangs de maïs, c’est ce que propose l’entreprise de travaux agricoles Robillard, grâce à un équipement atypique. Installée à Hénansal, dans les Côtes-d’Armor, elle se situe dans un bassin d’élevages porcins et bovins, impliquant une problématique d’épandage. Cette dernière est renforcée par l’arrivée de plusieurs unités de méthanisation.

« Avant d’avoir ce matériel, nous épandions le plus possible tant que le maïs n’était pas implanté. Mais selon les années, il était parfois difficile de rentrer dans les parcelles au début du printemps. De même, nous souhaitions intervenir dans la culture. D’une part, pour travailler plus tard sur un sol mieux ressuyé et, d’autre part, pour apporter le produit au moment où la plante en a le plus besoin », explique Valentin Boutier, salarié de l’entreprise.

Une monte appropriée

L’idée est également de proposer un service supplémentaire et complémentaire au reste de l’offre, l’épandage d’effluents liquides étant l’une des spécialités de l’ETA bretonne. Durant un à deux mois de l’année, l’une de ses trois tonnes est donc équipée de pneumatiques adaptés.

L’ensemble se compose d’un Fendt 930, muni d’une monte de 520/85 R 46 à l’arrière et 420/85 R38 à l’avant du manufacturier Trelleborg, et d’une Mauguin Citagri de 28 m3, dotée d’une rampe à pendillards. Cette tonne est chaussée de 480/80 R38 Alliance, avec un profil mixte, dont les pavés se situent au cœur de la bande de roulement afin de diminuer l’usure sur la route. Le reste du temps, le tracteur et la tonne sont équipés avec des pneumatiques basse pression, accompagnés d’un système de télégonflage. « Les roues étroites ne sont pas combinables avec le télégonflage. Il n’existe pas sur le marché de pneus de cette dimension, capables d’accepter la charge à une faible pression », précise Valentin Boutier.

Des clients conquis

Lors de notre passage, l’entreprise travaillait pour l’unité de méthanisation Sensienergies. Mise en route en 2013, celle-ci fait appel à l’ETA depuis quelques années pour l’apport de son digestat sur ses maïs. Ces derniers seront récoltés en grain pour l’alimentation des porcs de l’exploitation. Pour Vivien Texier, l’un des associés, apporter le digestat au bon moment est un avantage. « Il y a certes un peu de pertes en bout de champs lorsque l’ensemble manœuvre, mais le gain pour la culture compense largement », nous confie-t-il. Avec cette solution, l’exploitation se dispense aujourd’hui du maïs sous bâche.

Pierre Peeters