Pour tous les conseillers et formateurs en machinisme, la réduction de la consommation commence par l’adaptation de la conduite. C’est là que les solutions offertes par les dispositifs de gestion des transmissions entrent en scène. Il est possible de réduire la facture de GNR en optimisant des réglages, comme le superviseur de sous-régime des variations continues.
Sous ce terme barbare, appelé aussi « droop », se cache la tolérance accordée à la chute de régime, c’est-à-dire la plage d’évolution du régime moteur. Avec un « droop » très élevé de 40 %, le moteur ne dépassera pas 1 400 tr/min et accordera la priorité à l’économie par rapport à la puissance. Un « droop » de 5 % autorise le régime à grimper jusqu’à 2 100 tr/min. Là, c’est la puissance en sortie de moteur qui devient prioritaire.
La première configuration convient pour le transport, la seconde pour les travaux lourds. Pour les travaux à la prise de force, où le maintien d’un régime moteur constant est la priorité, le « droop » doit être le plus faible possible. Néanmoins, il faut bien prendre en compte le fait qu’en réglant le superviseur de sous-régime à 0 %, c’est-à-dire en ne tolérant aucune variation, le rendement de chantier sera pénalisé.

Réglages précis
Inutile de chercher le menu « Superviseur de sous-régime ou “droop” » dans le terminal John Deere d’un tracteur équipé de la variation continue AutoPowr, il n’existe pas. Le constructeur américain regroupe ces réglages sous le terme « statisme », dans un menu bien caché. En cliquant sur le menu « Transmission », le chauffeur sélectionne le type de gestion du rapport moteur-boîte. Le mode automatique est recommandé par les spécialistes « produit » de John Deere dans 90 % des cas. Le « droop » est alors adapté par l’ordinateur de bord, en fonction de paramètres comme la charge du moteur. C’est la configuration idéale pour un chauffeur qui ne maîtrise pas totalement ce paramètre ou quelqu’un qui n’a pas toujours le réflexe d’adapter le superviseur à chaque nouveau chantier. Juste en dessous, le mode manuel déconnecte totalement le comportement du moteur de celui de la transmission. C’est la conduite de la variation continue « à l’ancienne ». Ce mode est à réserver à certaines applications spécifiques, en particulier en maraîchage.
Avec ou sans PTO
Pour accéder au réglage personnalisé du « droop », on indique d’abord sur le terminal qu’on souhaite travailler dans ce mode, puis on sélectionne le bouton des réglages en bas de page. S’ouvre alors la page dédiée aux « statismes ». Là, le chauffeur est amené à sélectionner son pourcentage de « droop » en fonction de deux configurations : avec ou sans prise de force. Notre réglage de 10 % (voir photo à gauche, ci-dessus) convient pour des chantiers où le maintien d’un régime de force constant n’est pas la priorité absolue, dans notre cas au broyage.
Pour entraîner un outil de précision comme un distributeur d’engrais, il est recommandé de baisser cette valeur entre 3 et 5 %. La configuration avec la prise de force désengagée dépend des conditions de travail et du chantier. Elle peut être très élevée sur la route, en charge moyenne et beaucoup plus faible au labour. Sur cette même page du menu « Statisme », John Deere propose d’activer un régime minimum, qui se déclenche automatiquement lors de l’utilisation de certaines fonctions (relevage, distributeurs, PTO).
Cette solution est nettement plus économique que le grand coup d’accélérateur du chauffeur, notamment lors des manœuvres en fourrière ou en manutention.
Corinne le Gall