«Le combiné a remplacé trois passages par un seul », constate François Riche, chef de culture à la ferme de Moscou (02). L’exploitation a investi cette année dans un ensemble combinant une fraise Grimme GF 400 et une planteuse GL 430 du même fabricant, afin de réaliser l’implantation des tubercules en un passage. François Riche a ajouté un décompacteur ainsi qu’une cuve frontale pour l’apport d’engrais dans la butte. L’ensemble plante quatre rangs espacés de 90 cm à chaque passage. Le décompacteur travaille 5 cm en dessous de la fraise pour éviter que celle-ci ne lisse le fond. La solution azotée est apportée au niveau des socs de la planteuse. Elle est localisée 5 cm en dessous du plant, enterré lui-même à 17 cm de profondeur dans la butte.

L’exploitation est divisée en deux sites distants de 25 km. Une grande partie du matériel est en commun, mais chaque site à son chef de culture. Au total, ils réalisent plus d’une centaine d’hectares de pommes de terre (45 pour la consommation et 60 pour la fécule). Jusqu’ici, chaque site avait son matériel pour l’implantation des pommes de terre. À la ferme de Moscou, ils utilisaient trois ensembles. Un 250 ch réalisait la fraise, un 100 ch plantait, et un dernier tracteur de 180 ch réalisait le buttage quelques semaines plus tard. Ces équipements d’une trentaine d’années pour certains étaient prêts à être changés. « Le plus souvent, c’est le manque de puissance qui freine l’investissement dans un combiné, explique François Riche. Nous avions déjà un tracteur de 330 ch sur l’exploitation. »
Désirant changer de technique, ils ont décidé d’investir dans un ensemble assurant l’implantation des pommes de terre en un seul passage pour les deux sites. L’utilisation d’un unique tracteur (un Fendt 933) pour tout faire a donc réduit le tassement du sol.

Une autre philosophie
Le combiné permet de tout réaliser en un passage. Si la parcelle s’y prête, c’est même le seul outil après la charrue (hormis un apport de fond). « L’un des avantages de planter en butte définitive, c’est que l’on sait immédiatement si la butte sera bonne, et l’on peut ajuster en temps réel. Avec l’ancien système, on était obligé de réaliser davantage de terre fine en prévision. On n’avait le résultat définitif que lorsqu’on passait avec la butteuse, se souvient François Riche. Le buttage est un gouffre en énergie, en temps et en usure. »

La cape de buttage située à l’arrière termine le travail commencé par la fraise et la planteuse. Elle fonctionne avec une jauge. « Sans la jauge, ça peut vite devenir un bulldozer », ironise le chef de culture. Elle est également ajustable selon la pression que l’on veut appliquer sur la butte. « Un tassement trop élevé peut entraîner une asphyxie dans la butte, il faut donc faire attention. » La planteuse est facilement détachable de la fraise. « Nous souhaitions quelque chose de modulable », précise François Riche. S’ils le désirent, la fraise ou la planteuse peuvent être utilisées séparément.
Au niveau du débit de chantier, le tracteur progresse de 2 à 5 km/h selon les types de terres. Avec plusieurs ouvriers, des rotations sont mises en place lorsque les conditions le permettent. Le chantier peut alors réaliser plus d’une quinzaine d’hectares par jour. « Même si en fécule, ce combiné est presque du luxe, le travail réalisé en terre forte semble plutôt bon », constate François Riche.
