Fabriquer des engrais minéraux à partir des effluents d’élevage est une idée explorée depuis vingt-cinq ans. À l’origine, l’objectif était surtout de traiter les déjections afin d’en exporter une partie pour respecter les plans d’épandage. Des procédés tels que Sirven et Lisikit, lancés à la fin des années 1990, proposaient de transformer le lisier en barres solides riches en minéraux fertilisants.

 

Très coûteuses, ces solutions n’ont pas connu de succès commercial, les éleveurs préférant investir dans des solutions de stockage et d’épandage. L’idée de valoriser les effluents sous forme d’engrais minéraux refait surface cette année avec le concept Sphere, développé par Lely.

Séparation de phase dans le bâtiment

Cette solution est conçue pour les éle­vages de bovins sur caillebotis. La première étape est d’éviter le mélange de l’urine avec les bouses. À cet effet, des bandes de séparation sont fixées dans le sol de la stabulation. L’urine s’écoule par les bandes de séparation jusqu’à la fosse, tandis que le lisier reste au-dessus.

 

Il s’agit de la première étape pour limiter les émissions : la séparation à la source réduit en effet les émissions d’ammoniac dans le bâtiment. Le Lely Sphere N-Capture crée une dépression dans la fosse et extrait les gaz du lisier, produit sous le sol du bâtiment et juste au-dessus. Le filtre du N-Capture emprisonne l’ammoniac et utilise de l’acide pour le transformer en engrais azoté.

Trois types d’engrais

Le dispositif Sphere produit trois types d’engrais minéraux, utilisables dans les distributeurs d’engrais solides. En plus de l’azote minéral produit par le N-Capture, le système est capable de piéger le phosphate et l’azote organiques contenus dans la partie solide du lisier. Enfin, le phosphore est extrait de la partie liquide des effluents.

Réduction significative des émissions

Le système Sphere est actuellement en test dans quatre exploitations néerlandaises. Des mesures officielles réalisées dans ces élevages laitiers montrent une réduction des émissions totales d’ammoniac d’environ 70 % par rapport à un système sans séparation de l’urine et des bouses. Selon l’alimentation et la conduite du troupeau, il est possible de récolter entre 10 et 20 kg d’azote minéral par vache disponible pour la fertilisation des cultures.

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