Au sein de l’élevage de Laurent Boscher, dans les Pays de la Loire, tout a été pensé en termes de sécurité sanitaire.
La sécurité sanitaire, c’est le nerf de la guerre dans les élevages de porcs, encore plus en matière de sélection. À ce sujet, l’élevage de Laurent Boscher, à Argentré, dans la Mayenne, fait référence. L’éleveur est à la tête d’un atelier de 200 truies en sélection piétrain avec le groupement Cooperl Nucléus et dispose de son propre centre d’insémination artificielle (LB CIA) de 80 verrats, spécialisé dans la semence longue conservation. Dès son installation en 1998, le volet sanitaire a toujours été sa priorité : éloignement géographique d’une zone de production, site clôturé. « Le cœur du réacteur, c’est la zone d’élevage. Il s’agit d’un monobloc fermé avec eau traitée et air filtré dans tous les bâtiments », détaille le producteur. Tout y est réfléchi pour « la marche en avant » au niveau de chaque zone du site.
Le site comprend le centre d’insémination artificielle au premier plan et l’élevage en sélection piétrain Cooperl Nucléus.
Avant l’entrée dans la zone professionnelle, le chauffeur enfile une combinaison et des bottes dans un container prévu à cet effet. Il actionne un bouton pour enclencher la désinfection. Le camion ou la voiture passe sur une plateforme bétonnée où sont installées des buses de désinfection. Au gré de l’évolution de l’élevage, les containers modulables pourront être déplacés.Dès son installation en 1998, Laurent Boscher a grillagé le pourtour de son élevage de porcs en sélection (surface : 2,50 ha).
Tous les intrants (colis, petits matériels, vaccins…) qui arrivent sont déposés dans un container divisé en deux parties, et équipé d’un frigo et d’une armoire climatisée pour les semences porcines. Avant de passer le sas grillagé, les colis sont débarrassés des contenants encombrants (boîtes en carton…), mis dans la benne à déchets, et le contenu passe dans le sas. Il est important d’isoler le container (ou investir dans un container frigo) car la température monte très vite.
Encore des améliorations
Une démarche qui a un coût : 65 000 euros HT au total (non compris la clôture déjà réalisée) pour cet élevage ultrasécurisé par rapport à la moyenne des élevages. « Terrassement, plateforme, achat de containers (2 000 euros par container), électricité, plomberie, système de désinfection, équipements…, la facture monte très vite. » Laurent Boscher projette de passer à 400 truies et 200 verrats (CIA). Il a déjà réfléchi aux améliorations à apporter : limitation des entrées de véhicules au sein de la zone professionnelle, pas de croisement entre les personnes et les véhicules…
Isabelle Lejas
Les salariés de l’élevage enfilent les combinaisons et les bottes de la zone professionnelle. Située à proximité de la plateforme d’entrée des camions, elle est équipée d’un Kärcher pour son nettoyage.
La zone d’élevage n’est accessible qu’aux personnes travaillant sur l’élevage. Le sas est équipé de douches pour hommes et pour femmes, de vêtements propres à cette zone, et d’un sas de fumigation pour tous les matériels entrant.Les déchets sont triés pour le recyclage. Une plateforme a été installée pour stationner la benne (louée).
Les animaux morts sont déposés dans un bac en Inox dont la trappe se soulève, plus résistant qu’un bac classique. Le camion d’équarrissage reste en dehors de la zone professionnelle.