Après avoir formé leur Gaec, Gilles Brast et ses associés, polyculteurs-éleveurs à Rodez, ont regroupé leurs troupeaux de laitières. Mais le bâtiment censé accueillir le cheptel réunifié se situe à moins de 100 m d’une habitation. Son rallongement a donc été limité. « Nous avons installé une auge à tapis mécanisée, conçue par Albouy Équipement - constructeur local spécialisé dans ce type de matériels - pour ne pas consacrer six "précieux" mètres à un second couloir d’alimentation », raconte Gilles Brast.
Utiliser l’espace pour les animaux
Le tapis d’alimentation d’1 m de largeur s’étend sur 35 m le long des cornadis. Un couloir de 80 cm de large a été mis en place pour pouvoir circuler à travers la stabulation le long de la mangeoire. à peine 1,80 m a donc été utilisé. « Une faible ampleur qui a libéré de l’espace pour les logettes et l’aire d’exercice », précise l’exploitant. L’augmentation de la superficie de la stabulation dédiée au troupeau a ainsi permis d’héberger les 150 vaches et les deux robots de traite sous le même toit.
Une position hautequi attire les bovins
Mécaniquement, cet équipement est simple. Un moteur électrique de 15 ch entraîne une chaîne dans un sens ou dans l’autre. Cette dernière emmène le tapis sur lequel repose la ration vers l’avant ou l’arrière. Le tapis est surélevé à l’aide de pieds disposés tous les 1,5 m. Une telle disposition permet de charger jusqu’à 200 kg par mètre. « La position haute rend l’accès au mélange plus confortable pour les vaches. Elles ont d’ailleurs tendance à se diriger plus rapidement vers le tapis que le couloir d’alimentation de l’autre côté du bâtiment lors de la distribution », observe l’éleveur.
L’auge traverse le bâtiment enclavé entre le cornadis et une plaque afin que les laitières ne puissent pas renverser de l’aliment dans le couloir. « Au début, la plaque était plus basse. Nous l’avons rehaussée car des résidus étaient projetés en dehors de l’auge », confie Gilles. Les mouvements du tapis sont pilotés par une armoire électrique, dont la conception et la fabrication sont réalisées en interne par Albouy Équipement. Celle-ci gère jusqu’à quatre lots sur la même ligne. Quatre rations différentes peuvent donc être distribuées dans la même mangeoire, de manière automatique. Le tapis peut aussi être piloté à distance par une télécommande qui lui est propre.
Distribuer et nettoyer depuis l’extérieur
Pour la distribution, le tapis dépasse à l’extérieur du bâtiment. Il est protégé des intempéries par un abri. Cette configuration permet à la mélangeuse de verser directement la ration depuis l’extérieur. À bord de son tracteur, le chauffeur pilote l’avancement du tapis grâce à la télécommande. Celui-ci se déroule au fur et à mesure que la mélangeuse se vide.
Plus besoin de repousserle fourrage
Là où un couloir d’alimentation classique impose de repousser le fourrage plusieurs fois par jour, la mangeoire mécanisée ne nécessite pas d’intervention. « Nous attendons simplement la ration suivante pour libérer le tapis des refus », indique l’agriculteur. D’ailleurs, l’opération de nettoyage est aisée. Le tapis est actionné en marche arrière. Il dépose les refus directement dans le godet du chargeur. Pour l’occasion, ce dernier est positionné à l’endroit où se trouvait la mélangeuse lors de la distribution, à l’extérieur du bâtiment. « Nous évitons ainsi que le mélange stagne au sol trop longtemps », explique Gilles. La nourriture est ainsi toujours saine pour les 150 vaches brunes et prim’holsteins qui profitent des 1 300 m² d’espace à vivre obtenus.
Loris Coassin
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