Plus de tracteur à faire démarrer, plus de poussière dans la stabulation, un système autonome pour le paillage, un gain de temps pour l’éleveur… Ce sont ces arguments qui ont poussé les associés du Gaec des Quatre Tilleuls à installer un système de paillage automatisé. « Cet équipement nous affranchit de la tâche du paillage, et nous avons fortement divisé la consommation de paille. Il représente un ou deux camions de paille en moins à acheter durant l’hiver », se réjouit Mickaël Cuynet. Le Gaec compte quatre associés : Mickaël et Fabrice Cuynet, Lionel Baud et Gérald Courvoisier. Ils sont installés à Rix-Trébief, dans le Haut Jura, à 800 m d’altitude. L’exploitation est en production de lait à Comté avec une référence de 800 000 l et un troupeau de 100 montbéliardes. Les 200 jeunes bovins (veaux et génisses) sont paillés à l’aide de l’automate. Les vaches, installées en stabulation à logettes, sont paillées manuellement avec de la paille de lin.

Chute par gravité

Les génisses sont élevées en logettes, tandis que les veaux sont en aire paillée. « Cela ne pose aucun problème. Le système fonctionne bien dans les deux cas », explique Lionel Baud. La paille est démêlée, broyée et calibrée en brins de 26 mm, puis poussée dans des tubes. Elle tombe par gravité à la sortie des tuyaux en PVC. Ces derniers sont suspendus au-dessus des 120 logettes et de l’aire paillée dans deux bâtiments distincts. Les conduits forment une boucle et sont alimentés en paille en continu. Le distributeur automatique « Strohmatic », du constructeur autrichien Schauer, est autonome. Il fonctionne intégralement à l’électricité en 380 volts. « Nous devons juste alimenter le démêleur en paille. » Nous l’achetons en balles carrées de 120x70x240 cm. La caisse du démêleur accepte également des balles rondes. Deux vis démêlent la paille, tandis que la troisième la pousse dans le broyeur. Une fois le calibre atteint, elle est soufflée dans un tuyau en inox de 160 mm et arrive dans un répartiteur. Celui-ci est traversé par la chaîne à pastilles qui transporte la paille dans les tubes PVC. Le flux de paille qui tombe au sol est contrôlé par des trappes individuelles, au nombre d’une pour deux logettes. « Si une partie de la stabulation n’est pas occupée, nous fermons complètement ces trappes. Nous devons gérer leur section d’ouverture pour éviter que la paille tourne en rond dans le circuit fermé. C’est l’inconvénient de cet automate », précisent les éleveurs.

Paillage sans poussière

L’autre point fort, et pas des moindres, ce sont les poussières qui sont aspirées et filtrées. « Il n’y a aucune poussière dans les bâtiments. C’est bénéfique pour les animaux et pour nous aussi, se réjouit Mickaël. Par contre, la paille broyée étant très volatile, il ne faut aucun courant d’air dans le bâtiment. » Chaque jour, une heure est nécessaire pour pailler les 200 jeunes bovins, en deux séquences, une le matin et une le soir. Une balle carrée pour les veaux et une demi pour les génisses sont consommées tous les jours. « Un voisin venait avec sa pailleuse. Nous mettions beaucoup de paille pour ne pas lui demander de venir souvent. Cette solution ne pouvait durer. L’automate fonctionne depuis le début de l’année. Nous sommes satisfaits de notre investissement et réfléchissons à équiper la stabulation des vaches », conclut Mickaël.

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