Dans le cadre de l’accord de Paris sur le climat, le gouvernement français a pris des engagements forts afin de réduire ses émissions de gaz à effet de serre. L’objectif affiché étant d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Pour y parvenir, les énergies renouvelables sont encouragées. Un fort coup d’accélérateur devait être donné au photovoltaïque puisque l’État prévoit le doublement de la production d’ici 2028, en visant 20,6 GW en 2023 et de 35,6 à 44,5 GW en 2028.

Les regards portés sur la surface agricole font couler beaucoup d’encre et des voix s’élèvent en dénonçant le passage au second plan de la production alimentaire. D’autres rappellent que des centaines de milliers d’hectares sont destinés aux biocarburants ou à la méthanisation. Le rendement serait même en faveur du photovoltaïque. Quand un hectare de cultures peut faire rouler une voiture 100 000 km/an, un hectare de panneaux­ solaires fait parcourir 1 million de km/an à une voiture électrique sans rejeter de CO2 dans l’atmosphère.

Un peu partout, les projets fleurissent. Dans le Lot, une quinzaine serait en cours. La centrale du Sycala, dans la zone industrielle au sud de Cahors, est prise en exemple par André Delpech, de la Fédération nationale ovine (FNO), qui aimerait, avec d’autres éleveurs de la zone, que ce type d’installations se développe. Richard Marty, dont les brebis pâturent le site, fait partie de ceux-ci. Pour autant, tous les projets ne se ressemblent pas et certains font l’objet de vives critiques, notamment de la part des syndicats (lire en p. 47). Aussi, pour mieux les cadrer, la chambre d’agriculture du département et la profession travaillent à l’écriture d’une doctrine.

Les centrales de demain pourraient ne pas ressembler à celles d’aujourd’hui. Les technologies évoluent à grande vitesse et de nouveaux types d’équipements sont « compatibles », voire bénéfiques à l’arboriculture, la viticulture et même aux grandes cultures.

Céline Mehl, de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), pilote une étude pour faire un état des lieux de l’ensemble des expériences menées. Elle insiste sur le fait que la production doit rester prioritaire par rapport au photovoltaïsme.

La loi veille d’ailleurs à ce que l’implantation des panneaux photovoltaïques s’accompagne d’une activité agricole significative.

Gildas Baron, Alexis Marcotte,

Marie-France Malterre

[summary id = "10022"]