Dans le cadre de la compensation carbone, les cobénéfices liés à la biodiversité sont régulièrement identifiés comme importants. Cela se confirme dans le secteur aérien, qui doit depuis 2022 compenser les émissions de gaz à effet de serre générées par les vols intérieurs. Le ministère de la Transition écologique a en effet prévu la possibilité de réduire le volume de crédit carbone qu'il doit acheter dans le cas où les projets choisis sont « favorables à la préservation et la restauration des écosystèmes naturels ».

Un projet d’arrêté, mis en consultation du 27 décembre 2022 au 16 janvier 2023, donne des précisions sur les critères à respecter. Ainsi, le texte indique que les projets agricoles devront respecter trois critères :

  • Être sur des surfaces certifiées en agriculture biologique ou en conversion ;
  • Assurer le non-retournement des prairies permanentes et le bon maintien des infrastructures agroécologiques (IAE) notamment haies, bosquets, arbres isolés ou alignés, mares. Ces IAE doivent représenter un minimum de 5% de la surface arable ;
  • Pour les projets « haies », s’appuyer sur un plan de gestion durable des haies.

Des précisions concernent les projets forestiers sont également apportées.

Bonification de 50%

Si le texte est adopté en l’état, un taux de bonification de 50% pourra être appliqué aux crédits carbone issus des projets pour lesquels ces critères sont respectés. Ainsi, 100 crédits carbone compteront pour 150 aux yeux de la loi. Les compagnies aériennes pourront réduire leurs obligations de compensation dans la limite maximale de 15%. 

Les services du ministère de la Transition écologique estimaient en août 2021 que la compensation du secteur aérien représenterait l’équivalent de 2 millions de téqCO2 par an d’ici à 2024 (correspondant à 2 millions de crédits carbone par an), à un prix de 40 € par crédit au maximum.