Dans une étude réalisée pour le ministère de l'Agriculture et mise en ligne le 9 décembre 2022, AND International a analysé les équilibres actuel et futur de l’offre et la demande en matières fertilisantes organiques utilisables en agriculture biologique (Mafor UAB) en France.
Dépendance de la bio à l'agriculture conventionnelle
Plusieurs scenarios ont été étudiés, ces derniers étant basés sur des hypothèses d'évolutions de surfaces bio et de réglementation relative à des restrictions d'usages (lire l'encadré).
Doublement, progression ou stagnation : pour ces trois hypothèses d'évolution de la surface bio, "les effluents d’élevage conventionnels demeurent une ressource prépondérante dans la couverture des besoins des cultures biologiques", juge le cabinet. Il estime que "la dépendance de l’AB à l’agriculture conventionnelle risque de s’amplifier".
Gagner en autonomie
Pour son étude, AND International a réuni plusieurs experts. Les discussions du groupe "ont insisté sur les pistes qui doivent permettre aux exploitations en agriculture biologiques de gagner en autonomie aux échelles de l’exploitation, du territoire et au niveau national".
Hausse des surfaces de légumineuses, développement de l'élevage bio, amélioration du conseil, hausse de la disponibilité des effluents méthanisés... plusieurs recommandations sont évoquées. Toutes "ne font cependant pas consensus et ne sont pas mobilisables de façon équivalente selon les scenarios."
L'azote est le facteur limitant
"Dans tous les scenarios, l’azote est le facteur limitant majeur", indique AND International. Et "la mise à disposition de nouveaux gisements (compost de déchets de bois, compost de biodéchets, digestats de méthanisation) contribue de façon significative mais limitée au renforcement du volume d’azote."