Dans le Rhône-Alpes, les fortes pluies de la semaine dernière ont fait déborder le Rhône à divers endroits. Plusieurs parcelles de vergers, de vignes et de grandes cultures, situées aux bords du fleuve dans les départements de l’Ardèche, de la Drôme, de l’Isère et du Rhône se sont retrouvées les pieds dans l’eau.

 

Pour protéger la grande agglomération de Lyon, une partie de la plaine du Bouchage, en Isère, a été inondée volontairement au niveau de la vanne de Brangues. Cet équipement fait partie du dispositif de protection contre les crues de l’agglomération lyonnaise. Dans toute la région, la décrue du Rhône a débuté à la fin de la semaine dernière et se poursuit doucement.

L’Aube et la Seine débordent en Champagne-Ardenne

Dans l’Aube et le Sud-Ouest marnais, la rivière Aube et la Seine sont toujours en vigilance orange. Les deux cours d’eau sont largement sortis de leur lit inondant blé, colza et pois d’hiver. Les surfaces ne sont pas chiffrées à ce jour mais « c’est pire qu’en 2013 ! souligne Joël Lhospital, président de la FDSEA. Je n’ai vu cela depuis 20-25 ans. »

< blockquote class = "twitter-tweet » data-lang = "fr"> < p lang = "fr » dir = "ltr"> Les champs des < a href = "https ://twitter.com/hashtag/ardennes?src=hash& ; ref_src = twsrc % 5Etfw"> #ardennes  sont comme la plupart des gens dont moi, ils saturent de toute cette eau < a href = "https ://t.co/S8TlFLMeST"> pic.twitter.com/S8TlFLMeST

&mdash ; michel thierry (@thierrymic) < a href = "https ://twitter.com/thierrymic/status/956607476274728960?ref_src=twsrc%5Etfw"> 25 janvier 2018  

Les quatre grands lacs réservoirs sont remplis à 93 % dont 98 % pour celui de la Seine et 99 % pour celui de l’Aube. Ils ne peuvent donc plus retenir de volumes d’eau supplémentaires en provenance de l’amont, où les cours d’eau amorcent la décrue. En aval, les agriculteurs l’attendent. « Vendredi, le niveau continuait de monter », précise Mathias Benoist, dans la vallée de l’Aube.

 

Le syndicat a été réquisitionné par la préfecture cette semaine pour disposer de 15 agriculteurs capables de venir en aide en cas d’évacuation de certains quartiers de Troyes. « L’impact réel dépendra ensuite de la façon dont les lacs vont gérer les relarguages après la décrue. »

 

Selon les agriculteurs que nous avons interrogés, le colza et le pois d’hiver inondés ne s’en sortiront pas. Le blé peut tenir parfois deux, trois semaines les pieds dans l’eau. Après la décrue, il faudra un peu de pluie pour laver les feuilles de tous les dépôts afin qu’elles puissent reprendre leur activité. Pour l’instant, pas d’impact à signaler dans les prairies ou pour les semis à venir de maïs.

< blockquote class = "twitter-tweet » data-lang = "fr"> < p lang = "fr » dir = "ltr"> Voici à quoi ressemble nos parcelles agricoles qui borde la < a href = "https ://twitter.com/hashtag/Marne?src=hash& ; ref_src = twsrc % 5Etfw"> #Marne  dans le Nord Est de l’ @iledefrance  jusqu’à 1 M d’eau, le blé et le colza n’y survivront pas après 10j inondée < a href = "https ://twitter.com/hashtag/Inondation2018?src=hash& ; ref_src = twsrc % 5Etfw"> #Inondation2018  < a href = "https ://twitter.com/hashtag/OnAvaitPasBesoinDe%C3%87a?src=hash& ; ref_src = twsrc % 5Etfw"> #OnAvaitPasBesoinDeÇa  < a href = "https ://twitter.com/FDSEAIDF?ref_src=twsrc%5Etfw"> @FDSEAIDF  < a href = "https ://twitter.com/Prefet75_IDF?ref_src=twsrc%5Etfw"> @Prefet75_IDF  < a href = "https ://twitter.com/CAIDF?ref_src=twsrc%5Etfw"> @CAIDF  < a href = "https ://t.co/9hvmUugk2G"> pic.twitter.com/9hvmUugk2G

&mdash ; Lefort Guillaume (@AgriAvenir) < a href = "https ://twitter.com/AgriAvenir/status/957666369499222016?ref_src=twsrc%5Etfw"> 28 janvier 2018  

Dans l’Île-de-France, les inondations sévissent particulièrement à l’est dans le nord de la Seine-et-Marne et à l’ouest dans les Yvelines.

Décrues en quelques jours en Franche-Comté.

Les rivières ont quitté leurs lits au début de l’année et à nouveau entre le 20 et 24 janvier. Les départements du Doubs et du Jura ont notamment été placés en alerte rouge 24 heures entre le 22 et le 23, pour des crues majeures de la Loue et du Doubs.

< blockquote class = "twitter-tweet » data-lang = "fr"> < p lang = "fr » dir = "ltr"> À navilly, une nouvelle semaine s’annonce encore bien humide, on enlève nos digues provisoires qui parfois nous protègent. Cette crue était trop haute. Bonne nouvelle Damien peut désormais accéder au plus haut de sa ferme en cuissarde, c’est toujours mieux qu’en barque. < a href = "https ://t.co/MsMyh0tF4q"> pic.twitter.com/MsMyh0tF4q

&mdash ; Aude Pocchiola (@AudePocchiola) < a href = "https ://twitter.com/AudePocchiola/status/957873239891611649?ref_src=twsrc%5Etfw"> 29 janvier 2018  

La Franche-Comté étant tournée vers l’élevage, la majorité des surfaces envahies par l’eau sont réservées aux prairies ou aux cultures de printemps (maïs, voire soja). Peu de cultures d’hiver devraient être impactées par ces inondations, d’autant que la décrue s’est opérée en quelques jours.

 

Peu de conséquences également en élevage, puisqu’au cœur de l’hiver les troupeaux se trouvent en bâtiments. En revanche, la pluviométrie hivernale de 200 % par rapport à la normale, voire plus localement, pose de sérieuses difficultés de stockage des effluents dans certains systèmes.

 

La Seine et l’Epte font des dégâts en Normandie

Ce sont aussi les crues de la Seine et, dans une moindre mesure, de l’Epte, qui ont occasionné jusqu’ici le plus de dégâts à l’agriculture. Dans la Seine-Maritime, le niveau du fleuve était attendu supérieur à celui de mai 2016 en raison de l’affluence de l’Oise (elle-même en crue) et des forts coefficients de marée.

< blockquote class = "twitter-tweet » data-lang = "fr"> < p lang = "fr » dir = "ltr"> L ' ; Epte en crue a Fourges (27) suite aux pluies abondantes de ces derniers jours et notamment ce matin où il est tombé une vingtaine de millimètres. < a href = "https ://twitter.com/hashtag/crue?src=hash& ; ref_src = twsrc % 5Etfw"> #crue  < a href = "https ://twitter.com/hashtag/Epte?src=hash& ; ref_src = twsrc % 5Etfw"> #Epte  < a href = "https ://twitter.com/hashtag/inondation?src=hash& ; ref_src = twsrc % 5Etfw"> #inondation  < a href = "https ://twitter.com/hashtag/Vexin?src=hash& ; ref_src = twsrc % 5Etfw"> #Vexin  < a href = "https ://t.co/o07pfz4SsB"> pic.twitter.com/o07pfz4SsB

&mdash ; DUCHESNE Cyrille (@LCMcyrille) < a href = "https ://twitter.com/LCMcyrille/status/955448248906510338?ref_src=twsrc%5Etfw"> 22 janvier 2018  

Dans le département, ce sont à la fois les grandes cultures, les herbages, le maraîchage, l’arboriculture et les peupleraies qui sont touchées. « La décrue chez nous sera très très lente et l’eau aura tout son temps pour produire des dégâts, estime Arnold Puech d’Allissac, le président de la FDSEA. Les ouvrages ont été conçus pour délester la Seine avec des systèmes de clapets, mais ceux-ci ne permettent pas de faire refluer l’eau dans le lit du fleuve. Et depuis le rehaussement des berges, c’est encore pire. »

 

L’agriculture locale rend ici « clairement service à la collectivité ». Le département de l’Eure a aussi été touché par les crues de la Seine et de l’Epte. Dans les deux départements, des demandes d’indemnisation pour catastrophes naturelles seront déposées. En Basse-Normandie, les crues étaient moins importantes, mais l’état des sols saturés en eau complique les récoltes de poireaux et de carottes, notamment sur les polders.

Vigilance orange aussi en Occitanie

Dès le 4 janvier 2018, le département du Lot a été placé en vigilance orange. En amont, la Vézère et la Dordogne étaient en crue et les débordements ont été importants. Dans la région de Figeac, dans le nord du département, le Célé a connu une crue décennale, le 21 janvier, à la suite de fortes pluies. La rivière est montée à 2,90 mètres, inondant la ville basse et ses environs. Certaines routes ont été coupées et les pompiers ont dû procéder à des mises en sécurité de personnes encerclées par les eaux.

 

Dans le Tarn-et-Garonne, c’est le secteur situé au confluent des rivières Viaur et Aveyron qui a été placé en vigilance orange, du 20 au 22 janvier, mobilisant les pompiers pour nettoyer caves et garages, une fois que l’eau s’est retirée. Les crues générées par ces deux cours d’eau, ainsi que par la rivière Lot, ont également touché le Tarn et l’Aveyron, placés en vigilance orange le dimanche 21, mais tout est revenu à la normale dès le 22 janvier.

 

Enfin, dans le Gers, la rivière Gers, la Baïse, la Gélise et l’Osse sont fortement montées le 9 janvier, ainsi que du 21 au 23, plaçant le département en vigilance jaune.