Il nous faut « apporter un programme de protection des cultures qui soit cohérent », ajoute-t-il. Le syndicat espère proposer « un schéma » d’alternatives « au mois de mars à peu près ». « Pour le Salon de l’agriculture » [qui a lieu du 24 février au 4 mars à Paris, NDLR], « ce sera serré, mais pour la fin de mars, nous serons prêts », précise-t-il.

« Encore énormément de progrès à faire »

La France a décidé en novembre d’interdire le recours au glyphosate d’ici à trois ans, après que les États membres de l’Union européenne eurent voté une prolongation de cinq ans de son autorisation.

Le gouvernement entend préciser les modalités de mise en œuvre d’élimination progressive des pesticides « au plus tard » à la fin du premier trimestre de 2018.

 

Pour la FNSEA, un « certain nombre de solutions viendra à la fois de l’agrotechnologie, du numérique mais il y a encore énormément de progrès à faire, même si ça avance vite ». Les alternatives aux produits phytopharmaceutiques doivent en premier lieu prouver leur efficacité mais il faudra aussi s’assurer de « l’accompagnement humain de la transition », estime Christian Durlin.

« Pas d’alternative sur tout »

Selon lui, les alternatives possibles vont des produits de biocontrôle aux variétés de semences résistantes aux maladies ou à la sécheresse, en passant par les matériels de désherbage mécanique ou robotisés. « Il n’y aura pas d’alternative sur tout, complète-t-il. « Nous n’irons pas vers le zéro phyto, ce n’est pas possible. »

 

« Un rapport récent de l’Inra nous dit qu’il est très peu probable que l’on trouve une solution pour remplacer le glyphosate d’ici à trois ans », poursuit-il. Lors de son audition parlementaire, Christian Durlin s’est inquiété d’une amélioration de la relation de l’agriculteur avec son client si les produits de traitement des plantes sont réduits ou supprimés.

« Un prix et un produit légèrement différents »

« Est-ce qu’il acceptera un prix et un produit légèrement différents ? On ne pourra avancer que si des solutions sont économiquement acceptables, assure-t-il dit. La société a une demande qualitative sur le produit, elle n’accepte pas une pomme avec des taches. Il faudra bien poser le débat pour savoir ce qu’on veut exactement. »

 

Plus largement, le syndicaliste estime que la question des alternatives au glyphosate devra être débattue au niveau européen. « Si on a en France une restriction qui est beaucoup plus restrictive que les autres pays européens […], ces produits de toute façon reviendront sur le marché français et on n’aura pas réglé le problème. » Ce n’est « pas la bonne solution d’avoir une réflexion nationale sur ce sujet-là ».