La jaunisse du colza, maladie due au virus TuYV, est transmise exclusivement par le puceron vert. L’impact est en moyenne de 2,5 q/ha, et jusqu’à 10 q/ha en essais. Avec l’interdiction des néonicotinoïdes, seuls insecticides efficaces jusqu’alors sur ce ravageur résistant aux pyréthrinoïdes et au pyrimicarbe, les variétés résistantes à la jaunisse (Allison, Architect, Angelico…) suscitent un grand intérêt. Peut-on se passer de traitements sur ces colzas ? Deux campagnes d’essais, 2016-2017 et 2017-2018, de Terres Inovia ont d’abord montré qu’Architect possède une résistance partielle : elle est infectée par la jaunisse, mais moins (en % de plantes) que la variété sensible de référence de l’essai, et les plantes infectées accumulent moins de particules virales.
intensité de la pression virale
Quelle que soit la pression virale (faible, moyenne, forte), la protection insecticide (Proteus, Horême V200) sur Architect n’apporte pas de gain de rendement significatif. Sur la variété sensible, un gain existe seulement en cas de forte pression (+ 2,9 q/ha). L’intensité de la pression virale ne pouvant pas être estimée avant l’arrivée des pucerons verts, il est cependant préférable d’appliquer un insecticide sur les variétés sensibles, car le risque d’une pression forte et d’une perte de rendement ne peut être écarté. Par ailleurs, Architect étant une variété résistante partielle, le risque de contournement reste à évaluer.
Chantal Urvoy