« L’objectif est de redonner de la fierté aux producteurs », déclare Philippe Pinta, président de l’AGPB (1), à l’occasion d’une conférence de presse le 12 février 2019 à Paris. Il annonce le lancement d’un plan de communication auprès du grand public à l’occasion du congrès annuel du syndicat le 14 février prochain.
Site internet, bannière publicitaire dans les médias en ligne et papier (magazine « 20 minutes », distribués dans les grandes villes), présence sur les réseaux sociaux : les détails de la campagne et les visuels seront donc dévoilés le 14 février. L’AGPB a cependant présenté cette campagne, inédite pour la structure, et qui aura pour principale cible les cadres urbains.
Un sondage, commandé par l’AGPB, a identifié cette cible comme une catégorie socioprofessionnelle ayant plus de méfiance et d’attente vis-à-vis des céréaliers que la moyenne des Français. « Globalement, nous avons une bonne image auprès des Français, estime Philippe Pinta. Mais nous sommes attendus sur certains sujets, notamment d’un point de vue environnemental. »
HVE niveau « 2 + »
L’objectif est de « reprendre la main pour ne plus subir ». Ce plan est accompagné par un nouveau cap technique. Le syndicat souhaite fédérer tous les producteurs autour d’un cahier des charges, actuellement en construction, qui serait un socle commun à toutes les démarches déjà existantes (filière CRC, Lu Harmony,…). « À l’image du contrat de solutions, ce cahier des charges sera un outil permettant de démontrer que les céréaliers ont l’ambition d’engager une vraie transition agroécologique », explique l’AGPB.
Ce plan intégrera tous les volets d’une démarche RSE (2), à savoir les volets économique, social, et environnemental. Les réflexions ont débuté par ce dernier. Les détails précis ne sont pas encore connus, mais il s’agit de s’appuyer sur la certification HVE (3), avec une adaptation du cahier des charges pour les grandes cultures : une sorte de « HVE 2 + ». Selon Philippe Pinta, le niveau 3 de la certification n’est pas adapté à ces productions, et très peu d’exploitations s’y intéressent.
L’objectif de l’AGPB est de discuter avec la commission de certification environnementale CCNE pour que cette démarche puisse faire partie d’un système de points facilitant l’accès à l’éco-scheme de la Pac.
Valoriser le blé en interne et à l’exportation
La démarche a un double objectif : répondre aux attentes des Français, et anticiper celles des pays importateurs. « La qualité française est reconnue mais on peut penser que demain, les pays vers lesquels nous exportons du blé pourraient avoir les mêmes exigences environnementales qu’en France », estime Philippe Pinta.
L’AGPB attend un soutien gouvernemental : « Nous avons calculé, avec d’autres filières, qu’il fallait environ 10 milliards d’euros sur 15 ans pour accélérer la transition, estime Philippe Pinta. La démarche a pour but de faire progresser tous les producteurs, et doit être progressive », ajoute-t-il, justifiant un besoin de pas de temps long.
L’AGPB réfléchit également à la création d’un label « Céréales de France », qui pourrait voir le jour d’ici à un ou deux ans.
(1) Association générale des producteurs de blé.
(2) Responsabilité sociale et environnementale des entreprises.
(3) Haute valeur environnementale.