Selon Arnaud Rousseau, président de la Fop et du groupe Avril : « 70 % des besoins en protéines des Européens sont importés, essentiellement des sojas OGM issus du continent américain, alors que les consommateurs européens plébiscitent notre production végétale sans OGM. Nous avons donc besoin d’un ambitieux plan protéines. »
Un enjeu présidentiel
Cela fait écho au discours du président Macron à l’occasion du Salon de l’agriculture : « Nous voulons porter un plan protéines ambitieux à l’échelle du continent. C’est revenir sur […] une histoire en particulier avec le continent américain. Et cela a été commencé au niveau européen, il y a plusieurs années, nous devons l’accepter c’est indispensable en France et en Europe. Pour pouvoir être pleinement indépendant et pour pouvoir construire la cohérence de nos filières. […] Le vrai risque qui guette l’agriculture européenne, ce serait notre dépendance aux importations d’engrais phosphatés russes. C’est le fait que 70 % du bétail européen soit nourri par du soja OGM importé et donc que le prix de nos œufs, de nos volailles, soit tributaire de l’augmentation du coût de ces matières premières qui ne manqueront pas sous l’effet de l’augmentation de la demande chinoise de se faire progressivement. »
Structuration et soutien à la filière
Et à Arnaud Rousseau de rebondir : « La protéine est essentielle à l’alimentation humaine et à la nutrition animale », mais aussi aux cultures puisqu’en les intégrant dans la rotation, elles permettent « de réduire les traitements phytosanitaires, de mieux assurer la fertilité des sols, et [cela] constitue une réponse à la biodiversité ».
Pour lui, « il faut également mobiliser en France le grand plan d’investissement pour structurer la production de protéines. L’objectif est de faciliter la recherche et l’innovation, la logistique et le stockage, ainsi que le développement des filières agricoles et industrielles ».
Enfin, pour répondre aux besoins de la France et de l’Europe (souveraineté alimentaire et transition écologique), « nous avons besoin d’un soutien net de la Pac et des politiques publiques nationales en faveur des protéines végétales », juge-t-il.