La conjoncture est « très exceptionnelle », estime Marie-Laure Empinet, présidente de l’Union des syndicats des industries des produits amylacés et de leurs dérivés (Usipa). « On a une reprise économique inattendue par son ampleur. La reprise de la demande provoque une désorganisation dans un grand nombre de secteurs. Cumulé aux impacts du changement climatique et de la qualité des récoltes (lire l’encadré ci-dessous), c’est du jamais vu ».

« Reprise fragilisée »

« Le Covid-19 a eu un certain impact sur l’activité des usines de l’amidonnerie, explique Mariane Flamary, déléguée générale de l’Usipa. Les usines n’ont jamais fermé, mais les choses n’ont pas été très aisées pour autant. » Ainsi en 2020, le chiffre d’affaires de l’amidonnerie française s’établit à 2,91 milliards d’euros, en baisse de 6 % sur un an.

 

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Au premier semestre de 2021, l’activité est repartie, avec une production tirée par la demande. « La reprise économique est là, mais elle est fragilisée par des facteurs externes », déclare-t-elle. Trois secteurs sont concernés par une hausse des cours, impactant l’amidonnerie :

  • Les matières premières agricoles. Celles-ci (blé, maïs, pomme de terre féculière, pois protéagineux) « représentent de 40 % à 60 % du coût de production de l’amidon », rappelle-t-elle.
  • Le transport. « Les coûts des transports routiers ont progressé d’environ 3 % et le fret maritime a bondi de 86 % en un an », indique Mariane Flamary. D’autre part, la logistique doit faire face à des pénuries de chauffeurs routiers, et de containers pour le fret maritime. En conséquence, des retards sont usuels.
  • L’énergie. Elle représente de 10 % à 15 % du prix de l’amidon. L’électricité comme les gaz sont à la hausse. « Le gaz a quadruplé depuis avril », souligne-t-elle. Les permis d’émissions de CO2 suivent par ailleurs la même tendance. « La tonne de carbone était de 30 € en janvier 2021 et a atteint 63 € en septembre », relate Mariane Flamary. D’autre part, les incertitudes réglementaires liées à ces crédits carbone (dispositif en cours de révision) pose question à l’Usipa.

 

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Malgré cette « situation difficile », l’Usipa « reste confiante ». Pour l’association, le secteur répond aux besoins sociétaux (décarbonation, produits biosourcés…) et aux nouveaux besoins alimentaires (profils Nutriscore intéressants, ajout de fibres…).