Allotements, triage, homogénéisation : « La récolte de 2021 nécessite des organismes stockeurs et des meuniers un travail beaucoup plus important que l’année passée », a estimé Jean-François Loiseau, président de l’Association nationale de la meunerie française (ANMF) à l’occasion de la convention nationale des meuniers, le 9 septembre 2021.

Hétérogénéité

En effet, si 2014 et 2016 sont restées dans les annales comme des années difficiles, 2021 n’est pas en reste. « La récolte est hétérogène car la moisson a été très étalée, a-t-il rappelé. Contrairement à 2014 et 2016, il n’y a pas de problématique de mycotoxines ou de taux de protéines, mais un sujet sur le poids spécifique (PS) et le temps de chute de Hagberg selon les régions. » Mais Jean-François Loiseau l’assure, « les meuniers continuent à s’approvisionner à près de 100 % en blé français ».

 

Cette hétérogénéité est particulièrement marquée dans le nord de la France, là où les pluies ont été les plus handicapantes pour l’avancée des moissons.

 

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Hausses des charges

En réaction à la hausse des prix de l’alimentation, Jean-François Loiseau a rappelé : « Il ne faut pas oublier qu’il y a une augmentation des charges qui concerne tout le secteur alimentaire. » En ce qui concerne les meuniers, « le prix des céréales a augmenté de 35 % en un an », indique l’ANMF.

 

À cela s’ajoute d’autres hausses de charges, sur les secteurs de l’énergie (électricité, transport), des emballages (papier, plastique), mais également des matières premières telles que l’acier, et les pièces détachées dont les meuniers ont besoin pour faire évoluer leurs lignes de production. « De nombreux meuniers ont réalisé des travaux d’amélioration en lien avec de nouveaux cahiers des charges », a-t-il noté, plaidant pour une répercussion de ces hausses sur l’ensemble de la filière.

 

L’ANMF estime que la marge brute de la meunerie est à son plus bas niveau depuis 2013.

Difficulté de recrutement

Autre enjeu qui préoccupe l’ANMF : le manque d’attractivité des métiers de la meunerie, avec des difficultés de recrutement. L’Association spécialisée aimerait que soit renforcée la formation réservée au secteur au sein de l’École nationale supérieure de meunerie et des industries céréalières (ENSMIC) à Surgères.

 

En 2020, l’ANMF représentait 329 entreprises, transformant 4,9 millions de tonnes de blé, pour 3,8 millions de tonnes de farine commercialisées (dont 186 000 tonnes exportées).