Depuis quelques années, Mathieu Coorevits, agriculteur à Condé-en-Brie, dans l’Aisne, emploie un outil d’aide à la décision (OAD) pour les maladies du blé. « Au départ, il s’agissait d’Atlas, qui est désormais intégré dans Xarvio Field Manager et présente de nouvelles fonctionnalités », précise-t-il.
L’OAD envoie des bulletins hebdomadaires par mail. Il réalise des prévisions à trois semaines des stades des céréales et du colza, mais aussi des maladies sur blé et orge d’hiver (basé sur les modèles Arvalis). Il alerte sur la présence d’insectes sur colza, sur le besoin en fertilisation (conseil de modulation N, P et K) pour les céréales comme pour la crucifère. « Je n’ai pas profité de ces dernières recommandations mais je pense l’utiliser cette année pour le troisième apport d’azote sur blé », ajoute Mathieu. L’outil est, par ailleurs, en phase de test pour la régulation des céréales.
« C’est un réel gain de temps pour mon père et moi, qui faisons également de la prestation agricole et couvrons en tout près de 500 hectares. Mais cela ne remplace pas l’agriculteur, alerte Mathieu. Nous constatons par nous-mêmes les stades des cultures, la présence ou non des ravageurs, des maladies…, puis ajustons, si nécessaire, directement par l’application ou sur l’ordinateur ces informations sur Xarvio Field Manager. »
L’outil permet en effet un suivi parcellaire. Il faut pour cela entrer le précédent, la date de semis, la variété, la densité, le type de sol, etc. et toutes les interventions réalisées. Si un passage est décidé, le choix du produit et de la dose reste du ressort de l’exploitant. « Nous utilisons Geofolia, un logiciel de suivi parcellaire qui envoie directement les informations sur Xarvio », précise l’agriculteur.
Cartes brutes de biomasse
Au départ, Mathieu Coorevits n’a pas osé se fier à l’OAD lorsque celui-ci conseillait de supprimer le premier traitement (T1) au stade deux nœuds du blé tendre (lire l’encadré ci-dessous). Mais en parallèle, sa coopérative (Cérèsia) menait des essais démontrant que l’impasse était possible et il a fini par se lancer. « Pour les deux dernières campagnes, nous avons suivi ses conseils et économisé en moyenne 20 à 25 €/ha. Cette année, nous avons également prévu de faire l’impasse », ajoute-t-il, satisfait. Avec le pack « Top traitement toutes cultures » pour lequel il a opté, à 450 € pour l’exploitation sur un an, cela lui revient environ à 3 €/ha.
« Ce que j’apprécie par-dessus tout dans Xarvio, ce sont les cartes brutes de biomasse, poursuit-t-il. Disponibles toutes les semaines, elles sont une base de travail pour les régulateurs et les engrais. C’est d’autant plus vrai que j’ai le matériel pour faire de la modulation intraparcellaire. »
Reste à suivre les conseils de l’OAD pour lutter contre les maladies sur l’orge et les ravageurs du colza, qui lui ont semblé opportuns cette année.
Céline Fricotté