À l’appui de leur expérience, les producteurs de fruits constatent les conséquences du changement climatique sur leurs exploitations, indique une enquête réalisée par le GIS fruits. La floraison est par exemple plus précoce, notamment pour les espèces à pépins et à noyau dans les régions méridionales et, plus au nord, comme en Lorraine, pour les cerises et prunes. En moyenne, celle des mirabelles présenterait ainsi une avance de sept jours. Les producteurs observent également une précocité des périodes de maturité et de récolte, jusqu’à deux à trois semaines pour les pommiers cultivés en altitude dans la Drôme. Le réchauffement n’affecterait cependant pas directement l’importance des colonies d’abeilles, mais les floraisons précocifiées deviendraient asynchrones avec leur période de butinage.
Perte de qualité
Une insuffisance de coloration des pommes bicolores ou des mirabelles, une malformation plus fréquente des fruits ou encore un manque de jutosité sont associés au réchauffement et, en particulier, « à des températures printanières et estivales plus fréquemment élevées et des amplitudes journalières plus réduites en été et automne, rapporte l’enquête du GIS fruits. Des températures relativement élevées en fin de printemps et durant l’été seraient toutefois favorables à la production de fruits plus sucrés. »
Justine Papin
(1) Groupement d’intérêt scientifique. Les résultats de l’enquête seront publiés dans un ouvrage de synthèse à paraître en 2021.