Dans un avis rédigé le 7 juillet 2021, le conseil scientifique du comité de bassin Seine-Normandie (1) a exprimé son inquiétude quant à certains aspects du Varenne de l’eau et de l’adaptation au changement climatique, lancé le 28 mai dernier par les ministères de l’Agriculture et de la Transition écologique.
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Outre un calendrier serré (délais de 6 mois) qui n’associe, selon lui, qu’une partie des acteurs de l’eau, le conseil scientifique du comité de bassin Seine-Normandie juge ce Varenne « plus en rupture qu’en continuité des Assises de l’eau », contrairement à ce qui a été annoncé par Julien Denormandie.
S’appuyer sur les comités de bassin
En effet, les Assises de l’eau, dont les travaux se sont tenus entre 2018 et 2019, ont notamment permis de conclure sur la nécessité de maîtriser la demande, via la réduction des usages, plutôt que d’avoir une politique de l’offre, en augmentant les quantités disponibles. Elles ont également permis d’alimenter les schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux (Sdage), au sein des comités de bassin.
« Le Varenne risque de remettre en question les compromis établis au sein de ces instances partenariales légitimes », alerte le conseil scientifique. Le Varenne de l’eau devrait également s’appuyer « sur ces consensus ainsi que sur les stratégies d’adaptation aux dérèglements climatiques produits au niveau de chaque comité de bassin, pour construire des perspectives pour l’agriculture compatibles avec l’évolution de la ressource en eau », conclut l’avis.
(1) Créé en 2004, le conseil scientifique est une équipe pluridisciplinaire de chercheurs et d’experts, placée auprès du comité de bassin Seine-Normandie. Sa mission est de donner à ce dernier des avis sur les enjeux et questionnements relatifs aux orientations de long terme et aux grands projets envisagés sur le bassin dans le domaine de l’eau. La présidence est actuellement occupée par Florence Habets, directrice de recherche en hydrométéorologie au CNRS.