Lors d’une conférence de presse sur la présentation de ses résultats, le groupe Cristal Union a affiché le 7 juin 2021 son ambition d’« arriver à un prix moyen de la betterave payé aux planteurs de 30 €/t à moyen terme ». Cet objectif « assumé » est « la raison pour laquelle nous avons fait la transformation de Cristal Union », a indiqué Xavier Astolfi, son directeur général adjoint.
« Nous voulons que les betteraves restent des cultures performantes et compétitives sur toutes nos exploitations », a insisté de son côté Olivier de Bohan, le président du conseil d’administration de la coopérative.
En attendant, pour l’année 2020, ce prix s’établit à 25,5 €/t (+3 €/t comparativement à 2019) et pour 2021, le prix indicatif est de 26 €/t de betteraves contractées (prime de 1 € pour maintien de surfaces incluse), auquel s’ajoutera une prime de compétitivité de 2 €/t sur les betteraves livrées de 75 à 100 % du tonnage contracté ainsi que différentes primes de campagne. « Mais nous pensons bien le dépasser en se fixant un objectif de 27 €/t », a chiffré Xavier Astolfi.
Le groupe renoue avec les bénéfices
« Nos résultats de cette année nous permettent de nous projeter », a appuyé Olivier de Bohan. Le quatrième sucrier européen et désormais leader français sur le marché du sucre industriel (10 % de parts de marché), a renoué avec les bénéfices pour l’exercice 2020-2021. Cela malgré une année difficile marquée par la crise du Covid, les aléas climatiques et l’épidémie de jaunisse.
Le chiffre d’affaires progresse de 3,8 % par rapport à l’exercice précédent, à 1,7 milliard d’euros, l’Ebitda atteint 201 millions d’euros, et le résultat net consolidé 69 millions d’euros. Des résultats qui tranchent avec ceux des deux exercices précédents où le résultat net était négatif (–99 millions d’euros en 2018-2019 du fait de la chute des cours du sucre et –89 millions d’euros en 2019-2020 à cause notamment des coûts générés par la restructuration du groupe).
« Nos bons résultats de 2020-2021 sont la preuve de la pertinence et de la réussite de notre stratégie de transformation de notre modèle économique depuis la libéralisation des quotas en 2017 », a commenté, Alain Commissaire, directeur général de Cristal Union.
Chute du rendement betteravier de 30 %
Le contexte agronomique a pourtant été défavorable avec la chute du rendement moyen de 30 % à cause des problèmes de jaunisse, à seulement 61 t/ha, pour 158 000 ha emblavés (contre 165 000 ha en 2019). Le rendement en sucre chute également à 10 t/ha contre 13 t/ha habituellement. Avec une durée de campagne sucrière raccourcie à 90 jours, 10 Mt de betteraves ont été travaillées.
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La hausse du chiffre d’affaires est donc en partie liée à « une augmentation des prix du sucre dans l’ensemble de l’Union européenne (+60 €/t) », a souligné Xavier Astolfi. L’activité sucrière du groupe représente en effet la moitié de la création du chiffre d’affaires.
Augmentation des prix de l’alcool et de l’éthanol
La coopérative a aussi bénéficié de la hausse des prix de près de 20 % de l’alcool et de l’éthanol. « Malgré une baisse des volumes vendus dans l’éthanol, nous avons été capables de tirer avantage de l’augmentation des prix du pétrole et de faire en sorte que l’éthanol que nous vendons soit tiré à la hausse », a indiqué le directeur adjoint.
La forte activité en alcool, notamment pour produire des solutions hydroalcooliques, a permis de compenser partiellement la baisse des ventes d’éthanol liée aux restrictions de déplacement lors des confinements.
« Sur les gels hydroalcooliques, nous avons fait des ventes d’alcool qui ont largement dépassé nos ambitions pré-Covid, puisque nous sommes passés de 50 000 hectolitres en 2019 à plus de 500 000 hl en 2020 », détaille Cristal Union. Le groupe est ainsi devenu le leader européen du marché des alcools pour gels hydroalcooliques.