« Nous encourageons les pays à ne pas restreindre les exportations [de blé] car nous pensons que toute restriction sur les exportations exacerbera les pénuries alimentaires », a déclaré l’ambassadrice américaine à l’ONU, Linda Thomas-Greenfield lors d’une conférence de presse virtuelle le 16 mai 2022.

 

À lire aussi : Les marchés des céréales perturbés par la guerre et les incertitudes climatiques (11/05/2022)

Un choc pour le marché des céréales

Deuxième producteur de blé au monde, l’Inde a annoncé samedi interdire les exportations de cette céréale, sauf autorisation spéciale du gouvernement. Cette décision est la conséquence de la baisse de sa production attendue dans le pays du fait de vagues extrêmes de chaleur.

 

New Delhi s’était voilà quelques semaines, engagé à fournir du blé aux pays fragiles autrefois dépendants des exportations d’Ukraine. Les autorités indiennes ont expliqué vouloir assurer la « sécurité alimentaire » des 1,4 milliard d’habitants de l’Inde.

 

Sur les marchés mondiaux, le choc est d’autant plus rude que l’Inde avait exporté 7 millions de tonnes en 2021. Le pays tablait sur 10 millions cette année, apparaissant comme une des alternatives possibles au blé ukrainien.

 

Sur le marché européen Euronext, le cours du blé a atteint hier en fin de séance un prix record. Il a clôturé à 438,25 €/t sur l’échéance de septembre 2022, et à 433,00 €/t sur celle de décembre.

 

Suivezles cours et marchés des céréales sur Lafranceagricoles.fr

Une réunion à l’ONU

« L’Inde sera l’un des pays qui participeront à notre réunion (jeudi) au Conseil de sécurité, a précisé Linda Thomas-Greenfield. Et nous espérons qu’il pourra, en entendant les préoccupations exprimées par d’autres pays, reconsidérer cette position » d’interdiction.

 

Cette réunion sera présidée par le secrétaire d’État américain Anthony Blinken. Ce dernier a aussi prévu de tenir mercredi dans une salle de l’ONU une autre réunion également liée à la sécurité alimentaire dans le monde, et aussi avec la participation de ministres.

 

Cette session a pour objectif « de réunir des pays pour examiner lesquels d’entre eux pourraient aider à combler le déficit » de blé provoqué dans le monde par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, deux gros exportateurs de cette denrée, a précisé Linda Thomas-Greenfield.

 

À lire aussi : La production de maïs en Ukraine va chuter de plus de moitié (13/05/2022)

 

Il faut voir « comment ces pays pourraient aider à combler le déficit, et également avoir autour de la table les États qui ont besoin du soutien des pays qui peuvent combler le déficit », a-t-elle ajouté.

 

Elle a précisé que les États-Unis pouvaient certainement figurer parmi ces pays et que des discussions étaient déjà en cours avec les agriculteurs américains à ce sujet.