Lundi 28 mars 2022, les professionnels de la filière farine tradition Label rouge, avec l’association PAQ (produit alimentaire de qualité), organisme de défense et de gestion des labels, ont annoncé faire évoluer les exigences du cahier des charges Farine pour pain de tradition Label rouge. Quant à la production des blés, il s’agit d’un « renforcement des critères agroécologiques ».

Réduction des intrants

Le nouveau cahier des charges intègre désormais les dispositions du référentiel de la certification environnementale de niveau 2. Celui-ci comporte 16 exigences sur les quatre thématiques suivantes : biodiversité, stratégie phytosanitaire, gestion de la fertilisation et gestion de la ressource en eau.

 

De plus, la filière s’est positionnée sur une « démarche de réduction des intrants ». Le cahier des charges impose dorénavant :

  • Un encadrement et un plafonnement des apports azotés. « Les doses maximales de fertilisants azotés ont été fixées par consensus entre les différentes parties », explique le PAQ. Pour les blés panifiables par exemple, le premier apport (tallage) est ainsi limité à 60 kgN/ha, le second (épi 1 cm) à 100 kgN/ha fractionnable en deux, et le troisième (montaison) à 80 kgN/ha.
  • L’utilisation obligatoire d’un outil d’aide à la décision (OAD) pour justifier tout traitement phytosanitaire (herbicide, insecticide, fongicide, régulateur de croissance).

 

Pour l’heure, la filière ne s’impose pas d’objectifs chiffrés de réduction d’utilisation de produits phyto (via l’indice de fréquence de traitement, IFT, par exemple). « Pour le moment, nous faisons une première étape d’état des lieux », précise l’association.

« Taux de croissance à deux chiffres chaque année »

La filière a également réaffirmé l’utilisation des « meilleures variétés de blé » (issues de la liste des variétés recommandées par la meunerie) et l’absence de traitement insecticide de stockage après récolte.

 

Selon le PAQ, « il s’agit d’une démarche structurante pour la filière, à forte valeur ajoutée et en phase avec les attentes des consommateurs, qui devrait poursuivre son expansion naturelle ». En volumes, les productions de blé et de farine sous label rouge « augmentent de manière structurelle avec un taux de croissance à deux chiffres chaque année ». En 2020, 178 046 tonnes de farine sous label rouge ont été produites (dont 92 % pour les pains de tradition française), soit +11 % par rapport à 2019.

Renforcement de la qualité en aval

Du côté de l’aval, le nouveau cahier des charges prévoit un « renforcement de la qualité des procédés ». L’apport de gluten exogène est notamment limité à 1 % (contre 2,5 %) et sera totalement interdit à compter de septembre 2022. « La qualité boulangère de la farine est évaluée selon un test de panification renforcé », ajoute le PAQ.