« On peut d’ores et déjà dire qu’il ne s’agit pas d’un épisode de gel généralisé sur tout le territoire, comme nous en avons connu un en 2021 », confie Jérôme Despey. Le secrétaire général de la FNSEA, qui est aussi viticulteur dans l’Hérault, ne perçoit pas cette année « d’affolement général » faisant suite aux nuits froides du samedi 2 et du dimanche 3 avril 2022 : « Le téléphone sonne mais pas comme l’année dernière. » Pourtant, à la fin de la semaine dernière, en amont des premières nuits de gel, l’inquiétude des agriculteurs était palpable, tous se remémoraient les dégâts de 2021.

Une diagonale du froid

Si des froids records ont été enregistrés, les stades végétatifs sont moins avancés que l’an passé, ce qui pourrait avoir protégé les futures récoltes. Jérôme Despey estime que les vignes, par exemple, ont 8 jours de retard par rapport à l’épisode de gel tardif de 2021.

 

Il souligne que des dégâts sont principalement à déplorer dans un axe qui va de la Champagne, en passant par le Centre-Val de Loire, la Charente, Bordeaux et la Dordogne. C’est dans cette diagonale du froid que les températures négatives ont principalement impacté les pommiers et les arbres de fruits à noyaux. « Certains agriculteurs ont parfois perdu 100 % de la récolte d’un de leur verger », déplore Jérôme Despey.

Une estimation encore incomplète des dégâts

Jérôme Despey précise qu’il faudra attendre la fin de la semaine pour avoir une estimation complète des dégâts, et ce, pour deux raisons :

  • Un épisode de gel pourrait encore toucher le Sud-Est. Si le pourtour méditerranéen et la Vallée du Rhône ont pour le moment été relativement épargnés la nuit du 4 au 5 avril 2022 pourrait être plus délétère. Le vent de la nuit du 3 au 4 avril semble s’estomper et la température pourrait baisser dangereusement mardi matin à cause du rayonnement nocturne ;
  • Pour estimer les dégâts du gel sur un arbre en fleur, il faut attendre environ 48 heures en observant le comportement de la plante.

Jérôme Despey prend acte des annonces faites par Jean Castex pour une mobilisation rapide du dispositif des calamités agricoles. Il est d’ailleurs actuellement en lien avec le ministère de l’Agriculture pour faire remonter les témoignages du terrain. Il juge qu’il est encore trop tôt pour parler des modalités des aides car il faut attendre que les pertes soient chiffrées précisément.