Faisant suite à la publication de l’arrêté et du décret révisant le dispositif des zones de non-traitement (ZNT), sur la question des chartes et de l’information, Christian Durlin, vice-président de la commission de l’environnement de la FNSEA, estime qu’il est important que cela puisse être fonctionnel et qu’on ne mette pas les agriculteurs en risque juridique. « Il faut donc un système d’information, qui ne peut pas être individuel mais qui sera plus une mise à disposition des possibilités d’intervention prévisionnelles », ajoute-t-il.

 

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La disposition sur les CMR2 ne convient pas à la FNSEA

« Sur l’évaluation des CMR2, nous sommes convaincus que la période affichée est trop courte pour pouvoir réévaluer les produits phytosanitaires, sachant que 200 à 300 produits doivent être étudiés. Et de toute façon, cette disposition ne nous convient pas. Nous demeurons très déçus que des dispositifs de réduction de dérive moderne et les nouvelles technologies ne soient pas intégrées dans la réduction des dérives », complète la FNSEA.

 

Quant à l’engagement des pouvoirs publics à travailler la question de la compensation près le délai du mois d’octobre pour les CMR2, la FNSEA aurait souhaité avoir des éléments plus précis qu’un simple engagement verbal, « qui reste une déclaration d’intention, surtout avant une période électorale ».

 

Selon le syndicat majoritaire, il y a une ouverture loin d’être concrétisée. « Nous resterons très exigeants sur cette compensation car le manque à gagner pour la ferme France est conséquent », informe Christian Durlin. Pour rappel la FNSEA, pour qui la réponse du gouvernement n’est pas satisfaisante, réclame en effet la compensation dès le premier mètre.

Des textes peu ambitieux pour Générations Futures.

Générations Futures estime, quant à elle, dans un communiqué datant du 27 janvier 2022 que les documents ne répondent pas à leurs attentes.

 

« Générations Futures proteste contre la publication de ces textes sur l’usage des pesticides particulièrement peu ambitieux en matière de protection et d’information des personnes. La plupart des mesures sont reportées après les élections reportées après les élections et leur contenu est totalement flou. Ceci est totalement scandaleux et ne respecte absolument pas les exigences du Conseil d’État qui n’avait certainement pas demandé à l’État en juillet dernier de publier des textes vides de mesures réelles et immédiates ! », déclare François Veillerette, porte-parole de Générations Futures.

 

L’ONG étudie donc avec ses partenaires l’éventualité de nouveaux recours « qui semblent s’imposer ».

Le Collectif des maires anti-pesticides dépose un recours

Dans un communiqué datant du 26 janvier 2022, le Collectif des maires anti-pesticides, lui, franchit le pas et « dépose un recours auprès du Conseil d’État, contre l’arrêté et le décret du 25 janvier 2022 » Il juge que ces textes ne s’inscrivent pas dans la logique de protection de la population voulue par l’Union européenne et annoncée par l’État.

 

« Malgré l’intervention du pouvoir réglementaire, force est de constater que nous sommes, en janvier 2022 dans la même situation qu’en décembre 2019… à savoir une protection bien trop insuffisante pour les utilisateurs de ces produits et pour les riverains. De ce fait, l’annulation de ce décret et arrêté s’impose », appuient les maires.