« Le manque de précipitations efficaces à partir de janvier a entraîné une inversion des tendances », a annoncé le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) dans son bulletin de situation hydrogéologique diffusé le vendredi 11 mars 2022. Ainsi, les niveaux des nappes réactives sont globalement en baisse. Ceux des nappes inertielles demeurent en hausse ou stables, mais la recharge est fortement ralentie.
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« Alors que l’étiage de l’automne 2021 était peu sévère, la situation du mois de février est peu satisfaisante, avec des niveaux comparables à plus bas que les moyennes mensuelles. Ce constat s’explique par une recharge 2021-2022 pour l’instant limitée, qui a engendré une dégradation de la situation durant le mois de février, » complète le BRGM.
Situations contrastées
Plusieurs nappes phréatiques présentent des situations favorables, avec des niveaux modérément hauts par rapport aux mois de février des années antérieures :
- Les niveaux des nappes inertielles de la craie champenoise et du bassin Artois-Picardie restent modérément hauts et la recharge est toujours active bien que ralentie ;
- Les nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents ont observé un étiage peu sévère, ont profité d’une recharge encore active en février et conservent des niveaux modérément hauts.
Certaines nappes montrent des situations moins favorables, avec des niveaux bas, voire localement très bas par rapport à tous les mois de février :
- Les nappes des calcaires crétacés du Périgord et du bassin angoumois observent des niveaux bas, la période de recharge ayant été tardive et écourtée ;
- Les niveaux de la nappe inertielle des cailloutis plio-quaternaires de la Bourgogne-Franche-Comté sont en hausse mais demeurent bas, héritage des faibles recharges des hivers précédents ;
- La situation des nappes des calcaires jurassiques, des formations tertiaires et des alluvions de Corse, de la Provence et du Roussillon se dégrade du fait d’une faible recharge 2021-2022 et les niveaux sont bas.
État des nappes phréatiques au 1er mars 2022. Source : BRGM
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Prévisions
En mars 2022, les tendances dépendront essentiellement de la pluviométrie. La recharge pourrait reprendre sur les secteurs arrosés et la situation pourrait alors s’améliorer. Mais le BRGM prévient : « En cas de précipitations insuffisantes, la vidange pourrait se poursuivre sur les nappes réactives et se généraliser aux nappes inertielles. L’état des nappes devrait alors continuer à se dégrader. La situation devra être particulièrement surveillée sur l’ensemble des nappes réactives, sur la nappe inertielle des calcaires de Beauce et sur les nappes inertielles du couloir Rhône-Saône. »