En juin, en moyenne sur la France, les pluies ont été excédentaires de 11 %, selon Météo-France… Mais avec des contrastes très marqués selon les régions ! La Corse (+104 %), l’Ouest (+72 %), le Sud-Est (+22 %) et le Sud-Ouest (+20 %) ont été très arrosés, alors que le nord de Paris et le Nord-Est ont enregistré un important déficit de 40 %. Et cela a continué en juillet. Résultat : des chantiers de récolte des céréales stoppés dans le Sud et l’Ouest, où l’indice d’humidité des sols est largement excédentaire.

 

À l’inverse, dans le Nord et le Nord-Est, les pluies font défaut et le cumul de températures est plus élevé que la normale, suscitant l’inquiétude pour les maïs fourrages. « On arrive à une période charnière, souligne Michel Moquet, d’Arvalis. Cette année, les floraisons ont été des plus précoces. »

 

Les maïs ont souvent bénéficié d’une implantation avancée et d’un démarrage rapide, qui ont assuré un bon développement végétatif. Mais cela ne suffit pas… Or, malgré des épisodes orageux, la situation hydrique est globalement déficitaire avant même la floraison. Il faudrait un retour des pluies pour éviter les avortements et assurer le remplissage des grains. « Les prochains jours, jusqu’à début août, seront critiques », conclut Michel Moquet.

 

Ces conditions sont inhabituelles pour les Hauts-de-France. Dans le Grand Ouest, « on pioche dans les réserves hydriques ». Dans le Sud-Ouest, la situation est contrastée, avec des semis souvent tardifs du fait de pluies excédentaires en mai-juin. Dans le Sud-Est, le déficit est marqué dans le couloir rhodanien.

L’herbe à l’arrêt

Du côté des prairies, le déficit hydrique est marqué sur une grande moitié nord de la France, associé à de fortes chaleurs. Ainsi, en Franche-Comté, l’herbe ne pousse plus en plaine et, sur les plateaux, il n’y a pas de regains. Les éleveurs puisent dans les stocks. Seuls la luzerne et le trèfle blanc assurent encore une production fourragère significative. Il faut aller en montagne pour voir une croissance, limitée, de l’herbe.

 

Plus globalement, l’arrêt de la pousse est quasi général en France depuis mi-juillet, « c’est assez inhabituel mais pas complètement anormal, tempère Michel Moquet. Il faut réfléchir aux fourrages d’appoint, et profiter des récoltes de céréales très précoces pour implanter des intercultures. Heureusement, juin avait été très favorable ! »