Début août, l’état des cultures ne laissait guère d’espoir quant aux rendements du maïs dans les principales zones de production de l’Union européenne. Les pollinisations se sont déroulées dans des circonstances défavorables, se traduisant par de faibles nombres de grains par épi, suivies par des conditions chaudes et sèches.
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Les perspectives de rendement s’effondrent
Aucune région n’est véritablement épargnée. Les perspectives de rendement s’effondrent en Hongrie, en Italie, en Roumanie et en France, et sont amoindries ailleurs. D’importantes surfaces de maïs grain seront en outre récoltées pour la production d’ensilage afin de sécuriser les stocks fourragers.
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Avec 55 millions de tonnes, voire moins, l’Union européenne à 27 va perdre près de 15 millions de tonnes de maïs cette année. Sa production risque de descendre à son plus bas niveau depuis 2007. Par rapport à l’an dernier, les baisses attendues seront les plus fortes en France (- 4,1 millions de tonnes pour s’établir à 11,4 millions de tonnes) et en Roumanie (- 4 millions de tonnes, à 8,7 millions de tonnes).

À l’échelle mondiale, les perspectives ne sont pas plus réjouissantes : — 40 millions de tonnes (- 4 %). Outre l’Union européenne, deux autres pays vont voir leur récolte s’affaisser : l’Ukraine à cause de l’impossibilité de semer et de cultiver normalement depuis le printemps (- 41 % par rapport à 2021, soit -17 millions de tonnes) et les USA (- 6 %, soit — 20 millions de tonnes).
Outre-Atlantique, le maïs a d’abord souffert, pour sa surface, de la compétition avec le soja. Puis les conditions ont été sèches au mois de juillet dans le Minnesota et l’Iowa. Début août, les indices de végétation montraient un niveau moyen sur l’ensemble de la Corn Belt, nettement en deçà de l’an dernier.
Besoin de 20 millions de tonnes
D’ores et déjà, il apparaît que l’accroissement prévu des récoltes au Brésil et en Argentine (hausses des surfaces et des rendements) ne suffira pas à compenser les chutes de l’Union européenne, de l’Ukraine et des États-Unis.
En conséquence, les stocks mondiaux de maïs vont dégringoler au cours de la campagne 2022-2023. La consommation animale est pourtant déjà en train de se contracter, en raison de la chute des cheptels dans plusieurs régions du monde, mais aussi de la substitution tout juste enclenchée de maïs par du blé et de l’orge.

Malgré cela, l’Union européenne à 27 ne sera capable d’équilibrer son offre et sa demande de maïs qu’en important 20 millions de tonnes, un volume en hausse de 2 millions de tonnes d’une campagne sur l’autre. Pour cela, il faudra qu’elle puisse acheter beaucoup de maïs ukrainien, ce qui semble possible, mais loin d’être assuré.