La Commission européenne a demandé à Agence européenne de sécurité sanitaire des aliments (Efsa) de revoir les lignes directrices pour évaluer l’impact des pesticides sur les pollinisateurs afin de débloquer sa mise en œuvre.

 

En effet, ce document, publié en 2013, n’a jamais été adopté par les États membres de l’Union Européenne. Le protocole actuel est fondé sur un règlement daté de 2002.

Une nouvelle méthodologie qui « inquiète »

Suite à cette demande, l’Efsa a fourni quatre approches différentes pour la protection des pollinisateurs, chacune accompagnée d’une explication de ses forces et de ses faiblesses Il s’agit de quatre méthodes scientifiques qui peuvent être utilisées pour déterminer les niveaux de protection désirés pour les abeilles.

 

Au sein du processus de décision, les États membres ont montré une préférence pour l’une d’entre elles, « l’approche 2 ». Cette dernière a été présentée le 13 janvier 2021 aux différents acteurs concernés

 

Apimondia, BeeLife, Pesticide action network (PAN) et Pollinis, s’inquiètent de cette nouvelle méthodologie. Elles ont donc interpellé Frans Timmermans, le vice-président de la Commission européenne, et Stella Kyriakides, commissaire européenne à la Santé et sécurité alimentaire, pour dénoncer les choix techniques et scientifiques de l’Efsa et demander que les objectifs de protection établis en 2013, ne soient pas affaiblis.

Une legislation « plus permissive » selon les ONG

Selon les ONG, l’Efsa, est en train de retravailler les « lignes directrices pour les abeilles » qu’elle avait publiées en 2013, et qui représentaient, selon l’association Pollinis, une avancée majeure pour la protection des pollinisateurs en Europe.

 

« Une législation plus permissive serait une catastrophe environnementale et sanitaire puisqu’elle précipiterait la disparition en cours des pollinisateurs, ces insectes indispensables aux cultures européennes et donc à notre sécurité alimentaire », rappelle Nicolas Laarman, délégué général de Pollinis.

 

Toutefois, l’Efsa assure que l’examen n’affaiblira pas les orientations, car la science qui sous-tend les travaux actuels est basée sur les dernières informations scientifiques disponibles, qui sont plus complètes que celles utilisées en 2013. « L’Efsa a fourni une base scientifique solide pour aider les États membres à prendre une décision concernant les objectifs de protection des abeilles », explique le porte-parole de l’Efsa.