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L’offre se resserre, les cours du soja montent

Les récentes pluies au Brésil ont rassuré, mais ne suffiront pas : les conditions climatiques restent globalement sèches en Amérique du Sud, avec des précipitations totales toujours inférieures aux moyennes. Les estimations de la production mondiale ont été revues à la baisse par le ministère de l’Agriculture des États-Unis, l’USDA, notamment aux États-Unis et en Argentine.

 

En parallèle, les problèmes de main-d’œuvre dans les ports argentins ont ralenti les chargements. Les États-Unis ont resserré leurs approvisionnements et les importations du Brésil se redressent. La demande chinoise reste massive pour alimenter son cheptel de porcs en reconstitution après l’épidémie de peste porcine africaine.

 

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En 2020, les importations chinoises progressent de 13 % pour atteindre un record de 100,3 millions de tonnes. FranceAgriMer note un risque de grève contre la hausse du carburant au Brésil qui pourrait « perturber les premières livraisons de soja de nouvelle récolte aux triturateurs et aux exportateurs ».

 

En résulte une nette hausse des cours du soja qui, après une baisse au début de décembre, sont repartis en flèche dépassant les « sommets de la fin de novembre », observe FranceAgriMer.

 

Les cours du soja atteignent des niveaux records au début de l’année 2021. © CIC
Les cours du soja atteignent des niveaux records au début de l’année 2021. © CIC

 

Une campagne de 2020-2021 record

Toutefois, FranceAgriMer anticipe une campagne de 2020-2021 record grâce au développement des surfaces de soja aux États-Unis et au Brésil. Les récoltes sont estimées à 360 millions de tonnes, contre une moyenne quinquennale de 341,1 millions de tonnes.

 

Les récoltes françaises et celles de l’Union européenne à 27 resteraient stables par rapport aux moyennes des cinq dernières campagnes, avec respectivement 0,4 et 2,6 millions de tonnes. L’USDA a également revu à la hausse les estimations des exportations des États-Unis pour la campagne de 2020-2021.

 

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Le colza dans le sillon du soja

Les cours du colza suivent ceux du soja, en poursuivant leur hausse. Ils sont également impactés par la hausse des cours de l’huile de palme, du pétrole et des cours du canola à Winnipeg : la demande à l’exportation et des triturateurs locaux étant « très dynamique ».

 

Les cours du colza maintiennent leur hausse au début de 2021. © CIC
Les cours du colza maintiennent leur hausse au début de 2021. © CIC

 

Les estimations de la production mondiale pour la campagne de 2020-2021 sont en deçà des moyennes des cinq saisons précédentes, à 68,9 millions de tonnes contre 71,1 millions de tonnes. Ces estimations ne devraient plus « évoluer de manière significative, les récoltes des principaux producteurs étant terminées », précise FranceAgriMer. L’Australie renoue avec des niveaux de production élevés, à 3,7 millions de tonnes, soit une hausse de 59 % par rapport à la campagne précédente.

 

En France et dans l’Union européenne, les niveaux de production sont inférieurs aux moyennes quinquennales, avec respectivement 3,2 et 15,9 millions de tonnes, contre 4,8 et 18,2 millions de tonnes. La menace d’une interdiction du Phosmet dans l’Union européenne fait craindre à la filière une perte de 300 000 hectares.

L’huile de palme ne fait pas exception

Les cours de l’huile de palme s’enflamment eux aussi. Ils étaient, au début de janvier, au plus haut depuis huit ans : la demande est dynamique, les producteurs font face à une pénurie de main-d’œuvre, la Malaisie a mis en place une taxe à l’exportation pour protéger son marché intérieur, et l’Inde a abaissé sa taxe à l’importation pour calmer l’inflation des prix alimentaires. À cela s’ajoute la hausse des cours du pétrole, « moteur important de ces marchés », précise FranceAgriMer.