La France connaît une hausse de la production de soja avec 156 542 ha cultivés, soit une augmentation de 56 % par rapport à 2015, indique Terres Inovia dans une note publiée le 4 janvier 2021.

 

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Des rendements décevants dans le Nord-Est

Les secteurs du nord et de l’est de la France, représentant 28 % de la production en 2020, suivent cette tendance à la hausse. Les départements de la Côte-d’Or et de la Saône-et-Loire sont les plus présents en termes de surface (12 000 et 10 000 ha respectivement) pour cette zone.

 

Le rendement moyen en sec est de 16 q/ha dans cette zone du Nord-Est, soit le plus faible résultat observé depuis ces 20 dernières années. Toutes les composantes du rendement sont impactées. En situation irriguée, les résultats sont également décevants : de 27 à 30 q/ha pour la Région Bourgogne-Franche-Comté et autour de 36 q/ha pour la Région Alsace.

 

Selon Terres Inovia, les conditions climatiques de l’année peuvent majoritairement expliquer ces résultats : les stress hydriques ont été plus précoces, notamment pour les parcelles à faible réserve utile, et les nodosités se sont moins bien développées.

 

Ainsi, « la demande climatique était telle en 2020 que les irrigations n’ont pas été suffisantes pour maintenir un état hydrique de la plante non limitant pour sa croissance et son développement. »

 

Enfin, des phénomènes d’éclatement de gousses ont été observés juste avant maturité, occasionnant des pertes pouvant aller jusqu’à 20 % selon les parcelles.

Une situation hétérogène dans le Sud-Ouest

Dans le Sud-Ouest, la dynamique haussière de la sole se poursuit depuis 2013, les deux départements prédominants en termes de surface en 2020 étant le Gers (32 000 ha) et le Lot-et-Garonne (21 690 ha).

 

Selon Terres Inovia, « les rendements sont très variables d’une situation à une autre, directement dépendants de la réserve en eau des sols. Une baisse de rendement d’environ 15 % est constatée par rapport au potentiel moyen des parcelles. » Par exemple dans le Gers, les rendements varient de 6 à 20 q/ha en sec et de 15 à 35 q/ha en irrigué.

 

Les pluies d’automne et de printemps ont pu entraîner un décalage des semis et des stades de maturité. Le manque d’eau et les températures élevées sur la période estivale ont impacté les parcelles conduites en sec mais aussi en irrigué du fait de la forte contrainte hydrique.

« Le retour des conditions humides en fin de cycle a également contribué à altérer le rendement, ainsi que la qualité des graines. »

 

Enfin, des dommages importants de la pyrale du haricot ont été observés localement, particulièrement sur soja sec ou peu irrigué. Selon les travaux du Cetiom (ancien nom de Terres Inovia) entre 2003 et 2005, les dégâts causés par ce ravageur peuvent entraîner une perte de rendement de 1,5 q/ha pour 10 % de gousses touchées.